Naâma abrite les festivités nationales Après la wilaya de Laghouat, d'où ont été lancées les festivités nationales marquant la célébration du nouvel An amazigh (Yennayer 2969), en présence du secrétaire général du HCA (haut commissariat à l'amazighité, Si-El-Hachemi Assad, c'est au tour de la wilaya de Naâma, qui a abrité dans une nouvelle ère et sous le haut patronage du président de la république, les manifestations marquant Yennayer et ce, durant les trois derniers jours, sous le slogan : patrimoine traditionnel, référentiel et civilisationnel, diversifié et unifié (racines, diversités et unité - uzuran, tuggta d tdukli), alors que la clôture des festivités nationales sera organisée dans la wilaya de Tlemcen. Si depuis la nuit des temps, la vaste région des monts des ksour, célébrait le nouvel an amazigh (yennayer), se contentant d'un repas spécial, aujourd'hui, du fait, que ce jour a été longtemps lié au calendrier agricole, aujourd'hui, yennayer a pris une grande et large dimension à travers presque toutes les contrées d'Algérie. Partant du premier jour de l'an, décrété jour férié, a son enseignement à travers les établissements scolaires, aux éditions de livres en langue amazighe, aux conférences tenues également en cette langue etc… Rappelons que dans l'étymologie, ‘yennayer' est constitué de deux mots (premier mois) ‘Yen' qui veut dire premier et ‘Ayer' mois. Les Amazighs, comme tous les peuples du monde, avaient besoin d'un calendrier pour gérer le temps et organiser leur vie. En Afrique du Nord, on enregistre la présence de quatre calendriers. Le calendrier amazigh ou agricole qui est solaire, le calendrier hébraïque (pour les juifs marocains), il est à la fois lunaire et solaire, le calendrier grégorien qui est solaire et enfin le calendrier hégirien (arabo-musulman) qui est lunaire. Beaucoup aussi s'accordent à dire que le calendrier amazigh souffre encore de l'absence d'études scientifiques approfondies, notamment, l'année bissextile (le 29 février), comment alors compte-t-on le calendrier amazigh ? Dans la wilaya de Naâma, où plusieurs wilayas du pays, ont pris part à cet évènement, une large exposition d'artisanat traditionnel (tapisserie, bijouterie, poterie et habit traditionnel), de la fantasia, des chants amazighs, des conférences, et plusieurs autres activités ont été organisées à l'occasion. Les festivités se poursuivront dans les communes de Asla, Tiout et Sfissifa, trois ksour amazighophones qui détiennent encore leurs racines dans les fonds berbères. Comme à l'accoutumée dans les foyers, la célébration de yennayer a été marquée par deux plats somptueux : le merdhoud : couscous à gros calibre, d'une particularité singulière et spéciale à la fois, il reste le plat le plus apprécié pour cette nuit particulière dans l'année. Le bouillon se prépare avec la viande d'agneau ou la viande du veau, dans une marmite spéciale à feu (guedra), contenant toute sorte de graines de légumes secs (fève, haricot, lentilles, pois-chiches, blé…, ) et de légumes frais fait en petites tranches (carottes, citrouilles, navet, patates), et autres klila, dattes… . Le couscous est enduit du beurre de la brebis de préférence, ou à défaut du beurre de la vache. Couscous et bouillon sont mélangés, et présentés dans un géant plat spécial (gasaâ ou tajra (en tamazight), grand plat en bois. Certaines pratiques demeurent encore de traditions à nos jours par exemple : On met 7 dattes dans la marmite et celui qui découvre la première datte dans le couscous est le béni de la famille. On enfonce un bol plein de beurre sur le couscous. Il y a ceux qui ne mangent pas de viande (symbole de dépense) pour moins de dépense durant la nouvelle année ; il y a ceux qui ne mangent pas du piquant (piment par exemple), symbole de la colère (pour que la nouvelle année serait tendre et sans difficultés). Le second plat c'est la karkcha ou kachkcha, une variété de fruits secs présentée comme le veut la tradition dans un grand plat fabriqué en afla (appelé tbag), constituée d'amandes, d'arachides, noix, noisettes et autres friandises, bonbons, chocolat, gâteaux, et des fruits frais : oranges, bananes, pommes, ananas etc… Le festin est toujours accompli et agrémenté d'un thé à la menthe et du fromage local (jben). Autour de la sinia, les familles se réunissent dans une ambiance particulière, où chaque bambin dispose d'un sachet spécial où on y met sa part de kachkcha, d'ailleurs, les enfants sont les plus heureux dans toutes les fêtes et les parents ne sont là que pour rendre encore plus heureux leur progéniture malgré les dépenses colossales, conséquence de la cherté des produits. ASSEGASS AMEGASS à toute la communauté amazighe, à tout le peuple algérien. B.Henine
Intenses activités culturelles à Tlemcen Cette année, les festivités de l'an amazigh ne sont pas passées inaperçues et pour cause, le caractère culturel de cette manifestation a pris le dessus sur le côté festif. De grandes cérémonies ont été organisées au palais de la culture Abdelkrim-Dali et dans la vallée amazighe des Béni Snouss, qui abrite depuis des décennies «Ayrad» ( le lion ). Les citoyens sont sortis la nuit portant des masques pour entamer des danses folkloriques. En marge des festivités, il y a eu une intéressante communication sur le patrimoine immatériel concernant le patrimoine amazigh, animée par le Dr Sahridj, ainsi que la projection d'un film, qui remonte aux origines amazighes de cette vallée. A rappeler que lors de cette cérémonie officielle, le wali de Tlemcen a baptisé le plus grand espace vert de Mansourah, au nom de Jugurtha, roi de Numidie. Côté festif, c'est la ruée vers les étals, et ce, malgré les prix inabordables des fruits secs, cette ambiance dure en général pendant toute la semaine, ce qui constitue une bonne opportunité pour les commerçants. C'est la ville de maghnia qui connaît l'ambiance des grands jours, le marché étant très achalandé. Au niveau du centre-ville de Tlemcen, le chef de l'exécutif a assisté au passage de la caravane qui a sillonné les grandes artères. La fête continue, il reste encore des mentalités à changer, et cela ne peut se faire que par un enseignement généralisé de la langue amazighe à l'école et à travers toutes les régions du pays. M. Zenasni BEJAIA Célébration de Yennayer dans le faste Comme c'est la tradition depuis de très longues années, toute la wilaya de Béjaïa est une nouvelle fois au rendez-vous pour fêter le Nouvel an amazigh 2969. Au niveau du chef-lieu de wilaya, le coup d'envoi des festivités de Yennayer a été donné mardi à partir de l'esplanade de la Maison de la culture. Au programme, l'inauguration d'une exposition de produits artisanaux suivie d'un hommage à l'écrivain Mohand Aït Ighil. Au niveau de la bibliothèque municipale, se tient un salon du livre amazigh avec la participation de pas moins de quatorze maisons d'édition. Les activités se sont poursuivies mercredi avec l'ouverture du salon des produits du terroir à la Maison de culture et l'organisation d'une soirée musicale au Théâtre régional de Béjaïa avec l'orchestre et la chorale du centre d'instruction de la Protection civile. La grande parade qui devait avoir lieu jeudi a été reportée pour dimanche pour cause de fortes pluies observées sur la ville. Le défilé à travers les principales artères de la ville enregistrera la participation de la Garde républicaine, la fanfare de la Protection civile, les scouts et des troupes folkloriques - venues de plusieurs régions du pays (Khenchela, Ghardaïa, Sétif, Mila, Béchar, Timimoun, Biskra, Oued Souf). A la cinémathèque de Béjaïa est projeté en avant-première le film musical de Toufik Guelati intitulé Tasekurt en hommage à Slimane Azem alors qu'un gala artistique est animé par Boudjemaâ Agraw, Malika Domrane et Aziz Zaïdi au TRB. Les festivités prendront fin dimanche par un cycle de conférences qui seront animées par Ouiza Galez, docteur au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques d'Alger (CNRPAH), et Hirèche Mohand El-Hadi et un hommage sera rendu aux figures du monde culturel et sportif de la région. Toujours à Béjaïa un comité citoyen dénommé «Yennayer 2019» regroupant plusieurs associations et des citoyens en partenariat avec le centre de recherche en langue et culture amazighes de Béjaïa et le CNRPAH organisent depuis vendredi dernier deux journées d'étude au niveau de la bibliothèque de la ville. Participeront à ces deux journées multilingues et transnationales des chercheurs d'Algérie, de Tunis, de Libye, du Sénégal et du Burkina Faso. Les thèmes des communications porteront sur Yennayer, en particulier, et sur la culture amazighe, en général. Pour accueillir le nouvel an berbère, une ambiance de fête est attendue aussi dans la région du Sahel à l'initiative du mouvement associatif local. La vallée de la Soummam s'apprête également à vibrer au rythme de diverses activités artistiques, culturelles et sportives dédiées à cette date historique dans le calendrier berbère. A Akbou, le mouvement associatif de la ville a aussi mis en place un vaste programme pour fêter Yennayer. Un éventail d'activités culturelles et artistiques a été concocté par plusieurs associations socioculturelles dans toute la région de Sidi-Aïch. Dans cette ville, à l'initiative du Café littéraire «Lumière», l'écrivain Kamel Daoud est invité à une rencontre-débat pour présenter son dernier roman Le peintre dévorant la femme-ma nuit au musée. Toujours dans la ville de Sidi Aïch se tient également une manifestation assez originale, la fête de l'âne et de la montagne. L'ouverture de la manifestation a été marquée par un vernissage de gâteaux traditionnels et l'exposition au hall de la salle des fêtes Youcef-Abdjaoui de tableaux de peinture du doyen des artistes Bachir Kati, de Mme Zaïdi, Tari Kheireddine et Ziane Karim. Aussi, pour marquer l'événement, dans de nombreux villages de toute la région de Béjaïa, un couscous traditionnel garni au poulet sera offert aux citoyens dans le cadre de la célébration de la nouvelle année amazighe 2969. A. Kersani Dans la joie et la communion à Annaba La fête du Nouvel An amazigh ou Yennayer, qui entame en ce 12 janvier 2019 du calendrier grégorien l'année 2969, a été célébrée cette année, à l'instar des autres régions du pays, par la wilaya de Annaba sous une température glaciale. Ce climat n'a pas pour autant empêché la population de la quatrième ville du pays d'être au rendez-vous de cette date symbole d'unité et de solidarité. C'est le wali, Toufik Mezhoud, accompagné des autorités civiles et militaires, qui a présidé les festivités marquant cet anniversaire. A cette occasion, la wilaya de Annaba n'a pas lésiné sur les moyens pour célébrer dans la communion et l'unité cette date, héritage de l'ensemble du peuple algérien. Un riche programme de festivités comportant plusieurs facettes de la richesse et de la diversité de la culture algérienne a, en effet, été concocté. Des expositions de divers objets artisanaux, habits traditionnels des différentes régions du pays, des plats de l'art culinaire ancestral ont été également présentés à cette célébration, avec un concours du meilleur plat traditionnel auquel plus d'une quinzaine de cuisiniers hommes et femmes ont tenu à prendre part. Par ailleurs, des conférences sur l'histoire plusieurs fois millénaire de l'Algérie et sur le patrimoine culturel immatériel propre au peuple algérien ont été animées par des spécialistes dont des historiens à l'image du directeur du musée d'Hippone au niveau notamment du Centre de loisirs scientifiques (CLS) et au palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf. La wali de Annaba a, dans une déclaration, mis l'accent sur la signification de la célébration de cette date qui marque la richesse de la culture algérienne dans toute sa diversité, tout en retraçant les différentes étapes de la lutte du peuple algérien pour sa liberté et l'affirmation de son identité depuis la nuit des temps. Un gala musical animé par des artistes représentant les régions de l'Aurès, du Djurdjura et de l'Ahaggar a fait danser jeunes et moins jeunes principalement la gent féminine. Celle-ci, gardienne de nos valeurs, habillée de robes kabyles, melhfa de l'Est et tunique targuie aux couleurs chatoyantes ainsi que d'autres accessoires de fête était présente en force lors de cette célébration. En outre, l'organisation d'ateliers artistiques à la maison des arts et de la culture Mohamed-Boudiaf et des présentations de danse classique des élèves de l'école communale de danse et de musique de Annaba a fait la joie des présents. Par ailleurs, une exposition d'objets ciselés en argent, cuivre, façonnés en bois et argile datant de l'époque numide a été appréciée à sa juste valeur par les visiteurs du CLS. A. Bouach