La bonbonne de gaz est un produit rarissime depuis plusieurs jours en cette conjoncture où sévit un froid glacial dans la wilaya de Jijel, notamment dans les zones montagneuses. En effet, lors de notre passage dans une station de service se trouvant dans la localité de Djimar, relevant de la commune de Chekfa, nous avons remarqué une interminable file de clients en quête de la fameuse bouteille. Interrogé par nos soins sur ce phénomène qui nous fait rappeler les fameux Aswak el Fellah et leur interminable file, le gérant de cette station nous a affirmé «c'est la crise». «Le centre d'enfûtage d'Ouled Salah, appartenant à Naftal, nous donne seulement 100 bouteilles par jour. C'est insuffisant, on doit faire de la gymnastique pour essayer de distribuer ce modeste quota aux clients d'une manière équitable afin de satisfaire un nombre plus ou moins acceptable car ce sont des clients habituels. » Et d'ajouter : «Certains gérants de poulaillers nous demandent 8 à 10 bouteilles mais on les oriente vers ce centre parce qu'on essaie de distribuer cette modeste quantité d'une manière à toucher un nombre plus ou moins acceptable de familles sans pour autant tourner le dos aux gérants des poulaillers. Laïd Grimez, cadre au centre d'enfûtage d'Ouled Salah dans la commune de Taher, a affirmé hier que la capacité de ce centre varie entre huit et douze mille par jour, ajoutant au passage qu'actuellement avec trois équipes, il y a une production de onze mille par jour. Le même responsable a souligné, par ailleurs, que depuis le début du mois de janvier, le centre a distribué 13 500 bouteilles sur l'ensemble de la wilaya précisant, en outre, que ce centre approvisionne également les wilayas de Mila et de Skikda. Sur son passage, et contrairement à certaines idées reçues, la demande sur le gaz butane est aussi perceptible même dans les zones raccordées au gaz naturel. Pour preuve, on a distribué 13 000 bouteilles durant ces trois derniers jours dont, entre autres, 6 000 pour la commune d'El Milia, 4 000 pour Jijel, 3 000 pour Taher sans omettre, toutefois, de reconnaître une forte demande sur cette matière en cette période de froid, a-t-il ajouté. Pour leur part, certains distributeurs estiment que la production du centre d'enfûtage d'Ouled Salah demeure en deçà des besoins de la wilaya, notamment en cette conjoncture, réclamant son extension pour qu'il puisse répondre à la demande. Lors de notre passage à la station service de Taher, nous avons été désagréablement surpris par l'ampleur de cette file. «Je me lève tôt le matin depuis une dizaine de jours pour avoir une bonbonne de gaz mais vainement », a pesté Nouar, habitant le quartier «L'ancien Abattoir» qui se trouve à un pas du siège de la mairie et qui demeure dépourvu de gaz naturel. D'autre part, la consommation de gaz butane connaît une hausse en dépit du taux de raccordement au réseau de gaz naturel qui est de plus 63 %, a-t-on appris auprès d'une source proche de la Direction de l'énergie. La même source a ajouté que cette consommation est passée de 1 889 000 bouteilles en 2016 à 1 979 000 bouteilles en 2017, soulignant que la moyenne annuelle est de 1 900 000 bouteilles. Notre source attribue cette augmentation à la prolifération des poulaillers dont le nombre est de plus de 1 200 poulaillers à travers la wilaya. On apprend, en outre, que la consommation est de 5 000 bouteilles en temps normal et elle atteint la période d'hiver qui s'étale du 1er novembre au 1er mars. La wilaya de Jijel compte 121 points de vente de gaz butane et 14 autoravitailleurs. Après les explications des responsables du centre d'enfûtage d'Ouled Salah, de nombreuses familles cherchent vainement la bonbonne de gaz pour faire face aux aléas de l'hiver, mais celle-ci demeure introuvable. Bouhali Mohammed Cherif