Le CS Bahia nautique d'Oran poursuit sa montée en puissance, ce qui lui a permis de remporter le titre national par équipes lors des Championnats d'Algérie de natation dans la catégorie juniors filles tenus il y a quelques jours à Alger. Il s'agit, pour le directeur technique Sofiane Benchekor, du premier trophée national remporté par son club depuis sa création en 2006, ce qui renseigne des gros efforts consentis dans cette formation «malgré le manque flagrant en matière de moyens». «Depuis 2016 en particulier, nous sommes sur une courbe ascendante en parvenant à monter sur le podium dans les Championnats nationaux des jeunes. Le dur labeur qu'on est en train de réaliser a enfin donné ses fruits avec ce premier titre remporté par notre club dans la catégorie juniors filles», a indiqué à l'APS le premier responsable technique du club oranais. Pourtant, ce club, tout comme les 29 autres formations oranaises affiliées à la ligue de wilaya de natation, éprouve d'énormes difficultés en matière d'outil de travail, déplore son directeur technique. «Dans toute la daïra d'Oran, il existe un seul bassin où les clubs de la ville effectuent leur préparation. Pis, ce bassin, à savoir la piscine olympique de M'dina Jdida, sera bientôt fermé pour des travaux de réhabilitation en prévision des Jeux méditerranéens qu'organisera Oran en 2021», a expliqué cet ancien nageur international. La prochaine fermeture de cette piscine augmentera naturellement les problèmes du CS Bahia nautique, dont les nageurs seront dans l'obligation de parcourir 25 km pour rejoindre la piscine de Gdiyel (Oran-Est) pour s'y entraîner. «On s'attend à d'énormes difficultés dans ce registre, d'autant que nos nageurs, au nombre de 70, sont tous scolarisés. Il leur sera très difficile donc de parvenir à concilier études et entraînements. On croise tout simplement les doigts», appréhende encore Sofiane Benchekor. Quand l'outil de travail fait défaut Réputé pour être une école de formation par excellence, le CS Bahia nautique a été déjà contraint, il y a quelques années, à délocaliser les entraînements de certaines de ses catégories jeunes à la piscine de Gdiyel. Une opération qui a rendu encore compliquée la mission de ses nageurs, mais sans pour autant que ces derniers n'abdiquent. «C'est très difficile pour de jeunes nageurs, qui habitent Oran-ville, de rentrer à la maison vers les coups de 22 heures, car étant obligés d'effectuer leurs entraînements à Gdiyel qu'ils rejoignent en début de soirée après la fin de leurs études», regrette ce technicien, craignant au passage que son club, ainsi que les autres équipes oranaises qui sont sur une bonne dynamique, à l'image du CSF Oran et du RT Aïn Türck, ne soient freinés dans leur élan. «Dans toute la wilaya d'Oran, l'on compte seulement cinq bassins exploités, à savoir la piscine de M'dina Jdida et celles de Gdiyel, Aïn Türck, Arzew et Oued Tlélat, ce qui est très peu pour permettre aux 30 clubs de la ville de travailler dans des conditions adéquats», a-t-il fait remarquer, soulignant au passage qu'à cause du «manque flagrant» d'infrastructures, les nageurs de son club sont conviés à une seule séance d'entraînement par jour «alors que pour élever le niveau, ils ont besoin de biquotidien». L'outil de travail qui fait énormément défaut n'est pas le seul obstacle auquel fait face le CS Bahia nautique, étant donné que ce club, qui dispose de toutes les catégories (filles et garçons), de l'école jusqu'aux seniors, ne parvient à «survivre» que grâce aux dons de son président Bouras Lahouari et d'autres amoureux de la discipline qui contribuent à leur manière à la renaissance de la natation dans la capitale de l'Ouest du pays. «La direction de la jeunesse et des sports nous accorde une subvention annuelle de l'ordre de 1 million DA dont 760 000 DA sont dépensés pour permettre à nos nageurs d'effectuer leurs entraînements au niveau des piscines de M'dina Jdida et Gdiyel», a conclu Benchekor qui s'investit pleinement au CS Bahia nautique depuis 2010, soit une année après avoir arrêté sa carrière de nageur pour se reconvertir en entraîneur.