Le point principal évoqué par les participants à l'assemblée générale constitutive de la fédération a été celui du chômage des jeunes. Pourtant, le visage de la harga a changé, aujourd'hui, des familles, des enfants, ou encore des jeunes diplômés prennent les routes de l'aventure risquée de la traversée clandestine de la mer Méditerranée. Nedjma Merabet - Alger (Le Soir) - En écho à l'appel du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Aménagement urbain (lors du Forum national sur la harga), qui encourage les associations à agir en vue de prémunir la société du fléau du «voyage de la mort» ; l'initiative de cette fédération, lancée par l'association Les amis d'Alger pour la sauvegarde de la Casbah, semble s'être fait dans l'urgence, en raison de la gravité de la situation, et ne rassemble pour l'instant que 16 wilayas principalement côtières dont les représentants sont venus faire leurs propositions avant un prochain élargissement. L'association précitée et présidée par Madame Houria Bouhired, travaille avec les services de sécurité (police, gendarmerie…) mais aussi avec Frontex (Agence européenne de garde-frontières et gardes-côtes), pourtant très critiquée, notamment dans le livre de Jean Ziegler «L'Empire de la honte». Il faut rappeler qu'un collectif d'avocats en France avaient porté plainte contre les Etats d'Europe du Sud, qui fermaient les yeux sur les assassinats d'immigrants clandestins en mer. Outre les mécanismes d'emploi des jeunes (Anem, Angem, Ansej…), Mme Bouhired a proposé le développement d'emplois saisonniers, notamment pour les opérations de désherbage, ou encore la fabrication des bennes à ordures… Des membres d'associations de quartiers, ou encore de vieux artisans déplorent le désintérêt des jeunes pour les métiers de l'artisanat. Mme Bouhired déplore également l'interdiction de financements étrangers, qui selon elle, peut constituer un tremplin pour l'action associative dans la société algérienne. A vrai dire, le financement étranger est seulement mieux contrôlé avec la logique d'un possible financement seulement de la part des Etats avec lesquels nous avons des accords de coopération. Elle a proposé aussi de mettre à la disposition des associations les voitures saisies par les services des douanes, «au lieu de les revendre». Le moment de la naissance officielle de la fédération s'est fait quelque peu dans l'urgence, en raison de l'approche de l'heure de la prière, et un repas a été offert à l'assistance en hommage aux disparus mais aussi aux martyrs de la nation. Un vote à main levée a désigné M. Arar (président du réseau Nada pour la défense des droits de l'Enfant) comme président de la fédération, Mme Bouhired comme secrétaire générale et Mme Messaï comme trésorière. Les initiateurs ont promis le maintien d'une activité soutenue et durable dans le but premier de créer une véritable dynamique dans ce secteur, notamment par la mise en place très prochaine d'une commission de contrôle, qui se chargera entre autres de trouver des solutions face au silence répété de l'administration. Nedjma Merabet