Après le secteur public, c'est désormais au tour du secteur privé hospitalier d'être rappelé à l'ordre. Le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière a rencontré dans son département l'ensemble des directeurs et des gestionnaires des établissements hospitaliers privés pour leur donner ses directives. Hasbellaoui veut établir, au courant de 2019, une feuille de route réglementaire commune, public et privé, pour le secteur de la santé. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Au cours de cette réunion, la première du genre, le ministère de la santé a rendu publique une série de mesures auxquelles le secteur privé doit se soumettre. Tel un rappel à l'ordre, le ministre de la santé a souligné que «le service de la santé ne peut pas être accompli et considéré comme une opération commerciale, au contraire, il s'agit, avant tout, d'un service public par excellence même s'il est délégué au secteur privé et demeure réglementé et soumis aux règles d'éthique et de déontologie qui en font une profession noble et distinguée et placent la dignité et l'intégrité du patient et la préservation de sa vie privée et ses droits parmi leurs objectifs les plus élevés». Par ailleurs, parmi les axes évoqués lors de cette rencontre, souligne le ministère de la santé, l'encadrement et l'intégration du secteur privé dans le réseau de soins national et la mise au point d'un système national d'information sanitaire comprenant notamment le dossier médical électronique du patient ainsi que les dossiers de gestion des activités de tous les établissements privés. Le secteur privé est également appelé à contribuer à la promotion de la prévention et de l'éducation sanitaire et à la déclaration des maladies obligatoires (alerte et veille sanitaire). Le ministre de la santé a également rappelé que le malade a le droit à l'information à travers des procédures écrites et à un dossier et un compte-rendu médical à la sortie. Parmi les axes soulevés par le ministre de la santé et consacrés dans la nouvelle loi sanitaire, «l'intégration du secteur privé dans les opérations de jumelage et de télémédecine, l'implication du secteur privé dans la préparation de textes réglementaires concernant son organisation et son fonctionnement, la communication obligatoire des bilans des activités et des perspectives de développement, l'engagement obligatoire des praticiens du secteur privé dans des programmes de formation continue en vue d'actualiser les connaissances et améliorer la qualité des services. La participation aux activités de garde et des urgences, l'envoi, dans les délais, des estimations des besoins du secteur privé en produits pharmaceutiques et fournitures médicales à la Pharmacie centrale des hôpitaux». Le premier responsable du secteur a aussi recommandé aux responsables des établissements privés «de remédier à toutes les lacunes relevées lors des différentes opérations d'inspection en matière de gestion des produits pharmaceutiques ainsi que l'ouverture de registres légaux, le respect des cahiers des charges et la déclaration obligatoire des personnels». Pour le ministre de la santé, l'année 2019 permettra de développer «une vision commune de l'avenir avec tous les acteurs des secteurs public et privé, afin d'établir les nouvelles bases législatives et réglementaires destinées à fournir des services de santé de haute qualité au profit des générations futures et assurer la stabilité et l'efficacité du système de santé». S. A.