Pas l'intention d'accepter la politique du fait accompli. Soufiane Djilali dit non à un système qui veut imposer la candidature d'un homme qui «ne peut plus rien pour lui-même». Le président de Jil Jadid affirme que contrairement à 2014, le régime est en «panique» et il faut à ce stade «l'aider à s'en aller». Un cinquième mandat serait selon lui «catastrophique». Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Le cinquième mandat pourrait être la goutte qui fera déborder le vase. Il sera même catastrophique. Le constat est du président de Jil Jadid qui rejette en bloc la politique du fait accompli que le régime tente d'imposer. Invité au forum du quotidien Liberté, Soufiane Djilali estime en effet, que tenter d'imposer aux Algériens «un homme qui ne peut plus rien pour lui» est en lui-même une tentative d'humilier le peuple. Une hérésie, dit-il, au moment où le pays a besoin, dit-il, «d'un homme qui puisse prendre à bras-le-corps les problèmes, qui puisse régler les problèmes latents, qui puisse rassembler. Un homme tout simplement vivant». Face à cet état de fait, le président de Jil Jadid appelle à dire non, à ne pas abdiquer et à aider le système à s'en aller pour libérer enfin le pays et les énergies. L'opposition a-t-elle les moyens de le faire ? Sans complaisance, le président de Jil Jadid estime que cette dernière est aujourd'hui en position de faiblesse. La majorité des partis sont aujourd'hui à l'intérieur des institutions et n'arrivent pas malheureusement à imposer les principes sur lesquels l'opposition était d'accord en 2014. On ne peut, dit-il, faire porter à l'opposition tous les torts car, dit-il, dans un climat de démission générale, il est difficile de mobiliser. Le régime ne se porte pas mieux selon son analyse. En 2014, rappelle-t-il, le régime profitait d'une certaine cohésion. Cinq années plus tard, la situation a, dit-il, changé. Ses soutiens sont fragilisés à l'image du FLN qui est dépourvu d'instances sans compter les conflits entre le FLN et le RND. C'est un régime qui est en «panique», assure Djilali Soufiane puisque «tout tourne autour du Président» et que ceux qui tournent autour de lui ne sont pas d'accord entre eux. La période que traverse l'Algérie est, dit-il, «compliquée» et pas seulement en raison des échéances électorales. Plusieurs défis attendent le pays dont celui du projet de société qui reste à inventer en raison du système actuel qui est stérile et non productif. Quel scénario imagine-t-il pour l'avenir ? Pour le président de Jil Jadid deux options : soit une élection totalement fermée dans laquelle le Président serait candidat à sa propre succession, soit une élection «semi-ouverte» qui permettrait la mise en place d'une période de transition et qui verrait un candidat répondre à un certain nombre de critères et pouvant aboutir à un compromis, ce qui permettrait, selon lui, le départ du régime sans l'effondrement de l'Etat. N. I.