La pluie, la grêle et le vent sont toujours un prétexte pour une flambée des prix des fruits et légumes. Un petit tour dans les marchés d'Alger le confirme. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - En ces temps pluvieux, tous les arguments sont bons pour justifier les augmentations des prix des fruits et légumes. Sur les étals, les prix exorbitants en témoignent. Hier encore, le marché T'nache de Belouizdad à Alger, a été fidèle à l'incessante flambée. Certes, de belles marchandises de bonne qualité étaient exposées mais les prix affichés donnaient du vertige aux clients. Pourtant, la production nationale de la majorité des produits agricoles est, cette année, abondante, ne cesse de le répéter le ministère de l'Agriculture. A la recherche de produits à moindre coût, certains habitués du vieux marché n'hésitent pas à effectuer plusieurs tours dans les étroites allées. Toutefois, ces allers-retours ne semblent pas fructueux puisque les nombreux marchands, comme s'ils se sont donné le mot, affichent pratiquement les mêmes prix. «C'est les mêmes prix partout. Avant, c'était juste la viande qui était chère maintenant, nous ne pouvons rien approcher. Tout est cher !», s'indigne une vielle femme devant un étal bien garni de beaux légumes. Mais comme à l'accoutumée, les marchands de légumes ont toujours les bons arguments. «C'est normal, c'est la pluie et les fellahs ne peuvent pas cultiver leurs récoltes», s'empresse de lui répondre le vendeur. En effet, la flambée des prix règne. C'est le cas de l'indispensable tomate. Alors que son prix avait atteint 180 dinars le kilogramme en décembre dernier, elle est aujourd'hui, cédée entre 100 et 140 dinars. Le poivron est vendu entre 160 et 180 dinars et le piment à 200 dinars. Le chou-vert est affiché à 180 dinars. La laitue est proposée à 160 dinars, l'aubergine à 140 dinars et la courgette à 120 dinars. Suivent l'artichaut et la fève à 100 dinars. Le prix le moins élevé reste celui de la carotte et du fenouil vendus à 70 dinars. L'haricot vert et l'haricot rouge sont par contre en tête des légumes les plus inaccessibles avec respectivement 400 dinars et 500 dinars le kilo. Même l'oignon dont le prix est resté figé pendant plusieurs mois, a suivi cette tendance à la hausse. Il est aujourd'hui cédé à 80 dinars. Tant prisée pour ses frites, la pomme de terre ne fait pas l'exception. Son prix vacille entre 60 et 80 dinars. Mais pourquoi elle maintient le prix datant de la période de soudure s'étalant sur les deux mois d'octobre et novembre, où l'on recourt aux stocks des frigos ? La nouvelle production est pourtant disponible sur le marchée depuis plus de deux mois. Les agriculteurs ont eux-mêmes, affirmé à maintes reprises, que la production du tubercule est abondante et suffisante pour couvrir les besoins du marché national. Côté fruits, là aussi, la flambée demeure le mot d'ordre. En effet, les prix exorbitants font toujours fuir plus d'un. L'orange est proposée à 130 dinars et la mandarine à 150 dinars. La pomme elle, est vendue entre 250 et 300 dinars alors que la fraise et la banane s'alignent sur le prix de 330 dinars le kilogramme. Quant aux dattes, elles sont cédées entre 400 et 550 dinars. Les fruits secs ont toujours la cote. Sur les étals des épiceries, les fruits secs sont toujours «intouchables». Ici, les prix rivalisent avec ceux des viandes rouges. Les noix sont proposées à 2 200 dinars le kilogramme. Selon le calibre de la marchandise, le prix des raisins secs oscille entre 1100 et 1 500 dinars. Les abricots secs et les pruneaux sont vendus à 900 dinars. Seules les cacahuètes restent plus au moins accessibles avec 280 dinars le kilo. Dire que l'impact de la récente surtaxation de ces produits provenant de l'importation ne s'est pas fait encore sentir ! Justement, d'ici quelques semaines, ces prix déjà inaccessibles, vont encore s'envoler très haut. Ry. N.