Le conseiller au ministère de l'éducation nationale a eu, jeudi, un coup de gueule au sujet de la polémique autour de la prière dans les établissements scolaires. Chaïb Draâ Tani, qui rappelle que l'école n'est pas un lieu de prière, appelle à laisser l'école en dehors des conflits idéologiques. «Nous sommes tous musulmans, nous ne sommes pas des mécréants», a-t-il encore lancé. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Il ne s'agit pas de la première attaque contre le ministère de l'éducation, a souligné Chaïb Draâ, qui s'est exprimé, jeudi, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3. Selon lui, les cadres du ministère de l'Education font l'objet, depuis l'année dernière, «d'attaques mensongères et de malversations, voire d'accusations infondées». «Rappelez-vous l'histoire de la suppression de la Basmalah dans les livres scolaires et de l'interdiction du niqab dans les établissements scolaires, et pas plus tard qu'il y a un mois, c'était l'atteinte aux disciplines structurantes de l'algérianité. Nous avons tranché et nous avons dit que l'histoire, les sciences islamiques, les langues arabe et amazighe étaient concernées par le baccalauréat. Et voilà qu'aujourd'hui, on sort cette histoire de prière», a indiqué M. Chaïb Draâ. Cette question ne devrait en aucun cas faire l'objet de polémique, dit-il, pour la simple raison, explique-t-il, «d'abord la Constitution algérienne a tranché : l'islam est la religion de l'état, ensuite l'éducation islamique et les sciences islamiques sont enseignées de la première année primaire jusqu'à la troisième année secondaire». L'invité de la radio a également rappelé que «l'arrêté portant organisation de la communauté éducative a fait l'objet d'un débat avec tous les partenaires sociaux dans le cadre d'une commission que je présidais et il n'a jamais était dit que l'école doit réserver une salle de prière». Ajoutant : «De quelle prière s'agit-il ?» Il a souligné que toutes les prières sont réalisées par l'enfant chez lui. Il reste celle d'el Asr, or, dit-il, l'enfant peut être à l'école mais il peut faire sa prière une fois à la maison. Le conseiller au ministère de l'éducation a rappelé ce qu'a vécu l'Algérie dans les années 1990. «On voulait coûte que coûte instrumentaliser l'école à des fins non dévoilées» a-t-il déclaré. Selon lui, cet état d'esprit est «toujours présent dans le pays, cette volonté d'impliquer l'école dans un conflit idéologique qui n'est pas le sien. Il est de la responsabilité de toute la société de protéger l'école publique républicaine moderne». Dans un coup de gueule, M. Chaïb Draâ a lancé : «Basta ! basta! basta ! laissez l'école en dehors de ce conflit idéologique, nous sommes là pour former les générations futures de notre pays et les futurs cadres, il ne s'agit pas d'impliquer l'école dans ce conflit. Il est très facile pour certains de coller des étiquettes gratuitement, nous sommes tous algériens, nous sommes tous musulmans, nous ne sommes pas des mécréants ». Le ministère de l'éducation, affirme M. Chaïb Draâ, porte le projet d'une école moderne et de qualité. «Nous avons une vision et une stratégie, nous sommes en train de travailler, mais faut-il encore que certains lobbies nous laissent travailler». S. A.