La ministre a toujours été la cible des islamistes et des conservateurs, qui n'ont jamais cessé de demander son départ. Après les histoires de la prétendue suppression de la basmala et de l'éducation islamique, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, est de nouveau la cible d'une nouvelle attaque. Il s'agit, cette fois-ci, de l'interdiction de faire la prière à l'intérieur des classes. Sur les réseaux sociaux ou à travers différents organes de presse, une multitude d'avis et de débats à ce sujet animent la polémique. La plupart des islamistes ont exprimé leur mécontentement par rapport à cette situation, assurant que la prière est l'un des piliers de l'islam, et l'interdire à l'intérieur des établissements est un délit. Face à la critique, la ministre se veut à la fois réaliste et surtout légaliste. «L'école doit respecter le calendrier des cours». Pour les élèves ainsi que pour les professeurs, personne ne peut sortir de la classe au moment des cours. Ils peuvent très bien faire leur prière à la maison, d'autant que les heures de prière peuvent s'adapter aux heures de cours. Une chose qui, admettons-le, est tout à fait faisable. Malheureusement, les enseignants islamistes qui veulent depuis des années imposer la prière à l'école ne manquent pas une occasion pour semer la zizanie. Car, pour eux, la pratique de l'islam passe avant tout le reste. Dans cette histoire, une deuxième catégorie de personnes est intervenue pour exprimer son avis. Dans des débats ouverts, ces gens qui sont du même avis que la ministre assurent que l'école est un lieu d'études. Un enfant ne peut pas quitter le cours pour faire la prière, d'autant que sa sécurité en dépend. En outre, cette polémique a été créée à cause de l'expulsion d'une écolière à l'Ecole internationale d'Algérie à Paris pour avoir fait la prière au milieu de la cour. A ce sujet, Benghabrit avait expliqué à la presse que les élèves vont à l'école pour étudier. En donnant plus de détails sur cette histoire, la ministre a fait savoir que cette élève était poussée par d'autres personnes pour l'exécution de cet acte. Faisant allusion aux professeurs islamistes, Benghabrit avait estimé que la directrice de l'école n'a fait que son travail. D'ailleurs, la prière à l'école n'est autorisée dans aucun pays arabe et musulman. Même en Arabie saoudite, la pratique de la prière se fait à la maison ou à la mosquée. L'école est un endroit qui a son propre règlement intérieur et l'enfreindre est nuire, en premier lieu, à l'avenir des enfants. Cette polémique n'aurait jamais dû avoir lieu dans une République. La question de la pratique religieuse ne se pose même pas, puisque la prière ne devrait pas se faire en salle de classe. Sur les réseaux sociaux, et depuis sa nomination, Nouria Benghabrit est accusée de combattre l'islam, d'être à la solde de la France… ainsi que beaucoup d'autres qualificatifs insultants et dégradants. La ministre a toujours été la cible des islamistes et des conservateurs, qui n'ont jamais cessé de demander son départ. Ses décisions concernant l'interdiction du voile intégral ainsi que la suppression de la basmala de la page de garde de certains manuels scolaires avaient, dans le passé, défrayé la chronique.