Est-il dit quelque part que l'économie nationale ne pourra jamais s'affranchir de ses hydrocarbures ? Et par ricochet, les exportations hors pétrole et gaz demeureront toujours aussi symboliques ? En tous les cas, les têtes de pont des organisations patronales se relayent de façon quasi-cyclique pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'urgence que constitue la levée des divers obstacles que rencontrent les opérateurs économiques pour parvenir à l'exportation. Hier, c'était au tour du président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, qui profitait encore une fois de la tribune que lui offrait la rédaction de la Chaîne 3 pour plaider la cause des entrepreneurs qui «ne sont pas en panne d'idées pour booster l'économie», a t-il assuré. C'est dans cette perspective que, entre autres initiatives, des discussions ont eu lieu avec les ministères du Commerce et de l'Agriculture pour établir la liste des entreprises éligibles à l'exportation, mettre en place une stratégie qui devrait permettre de passer à 10 milliards d'exportations hors hydrocarbures, et globalement revoir le système économique pour rebooster l'entreprise d'autant, affirme-t-il, que l'on a atteint le stade de la satisfaction des besoins du marché local et désormais songer à l'exportation. Ce qui freine l'entreprise algérienne dans son émancipation à l'international c'est ce qu'appelle Abdelwahab Ziani «son accompagnement à travers les systèmes en place, des systèmes lourds et pas indiqués pour libérer l'entreprise». Pour le président de la Cipa, il n'est pas besoin de trop se perdre dans la recherche du modèle économique qui nous convienne, tout simplement parce que l'on a déjà un modèle, mais il faudrait juste un meilleur accompagnement, citant par exemple l'aide consentie par l'Etat sous la forme d'un soutien financier aux exportateurs à travers le Fonds spécial de promotion des exportations (FSPE) qui était à 25% mais il fallait attendre deux à trois ans avant de se faire rembourser. Aujourd'hui, il a été porté à 50% certes, mais les patrons auraient aimé que ce concours de l'Etat passe à 80% parce que le transport de marchandises coûte cher à l'exportateur, de l'avis du président de la Cipa. Et puis, comme une rengaine qui revient chez tous les opérateurs et les organisations patronales, Abdelwahab Ziani fait, lui aussi, sienne la revendication relative à l'accompagnement bancaire en appelant à «déverrouiller la banque d'Algérie» parce que les mécanismes mis en place par cette dernière doivent s'adapter à l'entreprise. Autre élément handicapant pour l'activité de l'entreprise à l'international, le président de la Cipa citera la lenteur dans l'exécution des décisions prises notamment lors des rencontres entre le gouvernement, le patronat et l'UGTA. Autant d'entraves à l'exportation qui font, entre autres raisons, que la dépendance de l'économie nationale vis-à-vis des hydrocarbures a de beaux jours encore devant elle. Azedine Maktour