«Placer pour 10 milliards de dollars de marchandises sur le marché étranger est l'objectif des entreprises algériennes, actuellement», c'est ce qu'a indiqué hier, le président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), Abdelwahab Ziani, lors de son intervention à l'émission de l'Invité de la rîne III. Un défi de taille attend les investisseurs algériens souhaitant exporter leur produit à l'étranger. Cependant, pour que ce projet se concrétise, il faut accélérer la mise en œuvre des décisions prises par l'Etat dans l'objectif de promouvoir le produit local ainsi que sa commercialisation au-delà des frontières. Entre contraintes et avantages, les exportateurs algériens pèsent le pour et le contre et font état de leur situation jugée, selon eux, apathique. En effet, plusieurs mesures incitatives ont soutenu la démarche entreprise par le gouvernement pour encourager l'investissement national et encourager les opérateurs économiques algériens à renforcer leur présence tant au niveau national qu'international. Après un an à l'essai, le gouvernement reconnaît l'échec de sa stratégie et renonce à certaines mesures dont la levée du gel sur les interdictions des importations et les licences d'importations, tout en gardant un œil sur son objectif, celui de soutenir la production locale. D'où l'institution d'une taxe supplémentaire, appelée communément le Droit additionnel provisoire de sauvegarde (Daps). Une mesure qui a irrité les importateurs, mais considérée d'incitative et profitable pour les exportateurs, à en croire les différentes déclarations des officiels, dernièrement. Cette taxe n'est qu'une mesure parmi d'autres inscrites dans le texte de la loi de Finances complémentaire 2018. Si les pouvoirs publics semblent être convaincus de l'efficacité de leurs démarches et plan d'action pour relancer l'industrie ou la production nationale, le président de la Confédération des industriels et des producteurs Algériens (Cipa), Abdelwahab Ziani ne semble pas adhérer à ce point de vue. C'est ce qu'il a laissé comprendre lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, Chaîne III, hier. Il a défendu les efforts des exportateurs algériens, qui d'après lui «ne sont pas en panne d'idées pour promouvoir l'économie, mais c'est aux décideurs politiques d'être plus réactifs pour libérer les initiatives et lutter concrètement contre les pratiques bureaucratiques auxquelles ceux-ci restent confrontés». M. Ziani remet en question, de ce fait, la volonté et l'intention des autorités à mener une action favorable à l'égard des exportateurs qui sont à la base sont des producteurs ou des entreprises intermédiaires qui acheminent les produits locaux vers les autres marchés. Il a rappelé à l'occasion les efforts consentis entre son organisation et le ministère du Commerce qui ont débouché sur l'élaboration d'une liste des entreprises potentiellement exportatrices, tout comme a été fixé l'objectif de placer pour 10 milliards de dollars de marchandises sur les marchés à l'étranger. Un projet encore à la traîne pour de multiples raison relatives principalement au laxisme des institutions publiques et de la bureaucratie qui ralentit les projets d'investissement et d'exportation des opérateurs économiques. Une nouvelle fois, M. Ziani appelle l'Etat à «déverrouiller» les initiatives des banques algériennes à l'étranger, qui doivent, souligne-t-il, s'adapter aux demandes formulées par les entreprises exportatrices. Pour mener à maturité ces projets, Abdelwahab Ziani juge qu' «il est primordial de revoir le fonctionnement du système économique en profondeur d'autant», estimant «qu'après avoir assuré la satisfaction des besoins nationaux, les entreprises sont désormais prêtes à aller à la conquête des places commerciales étrangères». Dans son analyse, l'intervenant estime qu'il faut banaliser l'acte d'exportation et le démocratiser auprès des entreprises à travers l'accélération de l'application des décisions prises en commun par le gouvernement, d'une part, et les entreprises, le patronat et l'UGTA d'autre part. Il a, également, recommandé l'organisation de conférences nationales successives, réunissant ces mêmes parties pour débattre des handicaps auxquels font face les exportateurs pour faire connaître et acheminer leurs marchandises vers le marché international.