Le paysage industriel national vient de s'enrichir d'un nouveau projet automobile, celui de Nissan en partenariat avec son représentant historique, le groupe Hasnaoui. Un accord a été signé entre le vice-président sénior de Nissan et président de la région Afrique, Moyen-Orient et Inde (AMI), Peyman Kargar et Feriel Hasnaoui, co-présidente du groupe éponyme, hier mercredi, à Alger, en présence de l'ambassadeur du Japon et de représentants du ministère de l'Industrie et celui des Affaires étrangères. Cet accord, c'est d'abord la fin d'un long suspense sur la concrétisation d'un projet annoncé puis reporté aux calendes grecques. C'est l'aboutissement d'un long parcours en vue de son acceptation par le gouvernement algérien qui a fini par lui accorder le quitus et surtout le précieux sésame, à savoir l'agrément du Conseil national d'investissement (CNI) qui lui ouvre toutes grandes les portes du marché automobile national. Exporter des talents algériens Le projet Nissan, localisé dans la région d'Oran, permettra, dès la moitié de l'année 2020, l'assemblage de 63 500 véhicules par an et bénéficiera, selon le vice-président du groupe japonais, d'un «transfert de technologie et de savoir-faire de Nissan pour la construction d'une usine de production en Algérie répondant aux normes mondiales rigoureuses qui en feront un centre d'excellence». Si une partie de la production sera naturellement destinée à la satisfaction des besoins locaux, une autre ira en compétition dans d'autres marchés de la région. Bien plus pour le responsable de Nissan Motor Co, «nous espérons à moyen terme exporter des véhicules mais aussi des talents algériens qui iront renforcer les équipes de recherche et de développement de Nissan au Japon mais également dans d'autres régions du monde». Une joint-venture sera créée prochainement avec une participation du groupe japonais afin d'entamer le processus de réalisation. Sefiane Hasnaoui, co-président du groupe algérien, dira, toutefois, que le projet reste en attente de l'affectation de l'assiette foncière et des autorisations nécessaires pour le lancement des travaux. Le coût de cet investissement est de 160 millions de dollars. Une gamme moderne de véhicules Aucune information ou détail n'a été, cependant, donné sur les quatre modèles qui seront assemblés localement, «Nissan, dira son représentant, proposera sa nouvelle gamme des meilleurs modèles, dotés d'une technologie japonaise innovante pour répondre ainsi aux attentes croissantes des clients algériens». Il semble pour l'heure certain, que l'offre comprendra des véhicules touristiques et utilitaires, dont probablement le pick-up Navara. Et au-delà de la production de véhicules avec 1 800 emplois directs, le projet se complètera par la création d'un tissu de sous-traitants et d'équipementiers locaux qui auront l'obligation, selon Peyman Kargar, de se conformer aux standards internationaux et aux normes de Nissan et auront ainsi l'opportunité d'assurer l'approvisionnement en pièces et composants les autres sites de production du groupe dans le monde. Partenaire de Nissan depuis 25 années, le groupe Hasnaoui entend se préparer dès maintenant à adapter ses structures et développer son réseau d'agents agréés à travers le pays en prévision de l'augmentation importante des volumes des ventes. L'objectif annoncé d'ici 2021 est le positionnement au premier rang des marques automobiles en Algérie. Un challenge qui devra s'accompagner d'une amélioration de la qualité des prestations tant au plan des ventes que de l'après-vente. B. Bellil