Au moins 13 personnes, dont 10 civils, ont été tuées hier dans deux explosions successives ayant frappé la ville d'Idleb, dominée par l'organisation terroriste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée à Londres et proche de l'opposition islamiste. Dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, HTS contrôle toute la région d'Idleb, qui accueille aussi quelques rebelles affaiblis, ainsi que des cellules dormantes des terroristes du groupe Daesh. Hier, une bombe dissimulée sous une voiture a explosé dans le chef-lieu de la province, selon l'OSDH. «Quand les gens se sont rassemblés et les ambulances sont arrivées, une moto piégée a explosé», d'après la même source. «Treize personnes, dont 10 civils, ont péri, et 25 ont été blessées», a précisé le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane. Ce double attentat a frappé une rue où se trouve un «conseil local» géré par «le Gouvernement du Salut», l'instance administrative mise en place par HTS pour gérer ses territoires, a précisé l'ONG. Le 18 janvier, au moins 11 personnes, dont sept terroristes, avaient été tuées dans une attaque visant HTS dans cette même province. «Un entrepôt de munitions» des terroristes avait été visé par une attaque à la bombe dans la ville d'Idleb, avait rapporté l'OSDH. La province d'Idleb a longtemps été le théâtre de luttes intestines entre les divers groupes, parfois marquées par des assassinats ciblés ou des attentats à la bombe. Le 11 janvier, après plusieurs jours de combats meurtriers face à une importante alliance rebelle, HTS a dévoilé un accord lui permettant d'étendre son emprise sur toute la province, par le biais du «Gouvernement du Salut». La région et les territoires insurgés adjacents font par ailleurs l'objet depuis septembre d'un accord russo-turc sur une «zone démilitarisée», resté lettre morte mais ayant permis à la région d'éviter une vaste offensive militaire du gouvernement syrien.