Les membres actionnaires de la Société sportive par actions (SSPA) du MC Oran sont en course contre la montre pour préparer les bilans financiers de leur organisme depuis sa création en 2010 pour permettre au club de passer sous Hyproc. La balle est, désormais, dans le camp du président, Ahmed Belhadj, et ses associés qui sont soumis à une grosse pression depuis la signature du protocole d'accord préliminaire, début janvier passé, avec la filiale du groupe Sonatrach spécialisée dans le transport maritime des hydrocarbures. Depuis d'ailleurs, que de bruit qui court au sujet des véritables intentions des deux parties de passer à l'acte, comme souhaité par la large galerie de la formation phare de la capitale de l'Ouest, ainsi que les autorités locales de la ville, à leur tête le wali Mouloud Cherifi, qui a été pour beaucoup dans le lancement du projet. Tout ce bruit a conduit le chef de l'exécutif à intervenir à plusieurs reprises pour calmer les ardeurs des supporters et surtout rassurer quant à la bonne foi des dirigeants d'Hyproc. La réunion qu'il a présidée au milieu de la semaine passée regroupant les représentants des actionnaires de la SSPA/MCO et les responsables d'Hyproc et ses juristes, a été l'occasion pour ces derniers de réitérer leur engagement de racheter la majorité des actions du club, mais à condition que les présidents qui se sont succédé aux commandes de la SSPA, créée en 2010, présentent leurs bilans adoptés par l'assemblée générale de leur société. «Les bilans seront prêts dans une vingtaine de jours. Il n'y aura aucun souci pour satisfaire la doléance de la société Hyproc, une doléance somme toute logique», rassure Larbi Abdelillah, l'un des présidents qui ont dirigé le club lors de ces huit dernières années. Cette phase transitoire précédant l'éventuel passage du MCO sous Hyproc a, néanmoins, ouvert les yeux sur une vérité qui a surpris plus d'un parmi l'opinion sportive oranaise. Elle a tout simplement mis à nu la gestion «approximative» d'un club considéré comme le plus grand dans l'ouest du pays, déplorent des observateurs. Les années passaient et se ressemblaient dans la maison des «Hamraoua» au point où aucun bilan n'a été présenté par les responsables du club depuis la création de la SSPA, soit depuis l'avènement du professionnalisme en Algérie. Une attitude qui contraste avec les règles du professionnalisme et aussi et surtout avec le code de commerce qui régit les SSPA en Algérie, font observer les spécialistes. Et si le MCO est arrivé à cette situation, c'est surtout à cause des déchirements qui marquent les rapports entre les actionnaires eux-mêmes. Ces derniers se présentent même en rangs dispersés pour éventuellement conclure leur transaction avec Hyproc. A Oran, c'est tout le monde donc qui croise les doigts.