Un trophée ou la porte ? Maurizio Sarri doit mener Chelsea à la victoire cet après-midi (17h30) en finale de la Coupe de la Ligue contre l'impérial Manchester City, toujours en course pour un quadruplé, pour sauver sa place à la tête des «Blues». Battre les champions de Premier League à Wembley : voilà l'ultimatum auquel est confronté le technicien, arrivé seulement cet été du côté de Stamford Bridge. Pourtant tout se passait bien, avant que les Londoniens ne s'écroulent en 2019, au point de se faire doubler dans la course à la Ligue des champions, sur fond de cassure entre l'Italien et son vestiaire, notamment en raison du style de jeu prôné par l'ancien entraîneur de Naples, le fameux «Sarri-ball». En championnat, les «Blues» ont enchaîné les humiliations, à Arsenal (2-0), Bournemouth (4-0) et surtout à Manchester City (6-0), il y a tout juste deux semaines, pour la plus lourde défaite de Chelsea en Premier League. La dérive a poussé les Londoniens au sixième rang... mais ne s'est certainement pas arrêtée là. Eden Hazard et ses coéquipiers ont été sortis sans gloire, et à domicile, de la Coupe d'Angleterre, par Manchester United lundi (2-0). Les supporters n'ont pas caché leur mécontentement et ce n'est pas le succès en seizième de finale de la Ligue Europa contre Malmö (5-1 sur les deux matchs) qui devrait les rassurer. «Nous disputons la première finale de la saison, nous sommes à un point du quatuor de tête, à égalité de points avec Arsenal et Arsenal se porte bien», tempère Sarri. «Nous faisons même un peu mieux car nous sommes en finale. Et pourtant, notre saison est un désastre. Je ne comprends pas», insiste-t-il. «Je veux qu'on se souvienne que la saison dernière, cette équipe a gagné 70 points, pas 100. Puis, cet été, nous avons tout changé. Il y a donc des problèmes à résoudre. Ce n'est pas facile.» Comme si l'ambiance n'était pas assez sombre au «Bridge», la Fifa a infligé une interdiction de transfert d'un an pour des irrégularités dans les transferts de 29 joueurs mineurs. Sarri aura-t-il le temps de régler ses problèmes ? Roman Abramovitch n'a pas la réputation d'être le propriétaire le plus patient du continent.
L'ombre du 6-0 A Wembley, l'ambiance des deux vestiaires sera sans doute très différente. Chez les champions d'Angleterre en titre, tout va bien. Pep Guardiola et sa troupe sont encore en lice pour le quadruplé. Les «Citizens» ont rattrapé Liverpool en tête de la Premier League et se dirigent vers une qualification sans problème pour les quarts de finale de la Ligue des champions après leur succès à Schalke (3-2) lors du match «aller». Ils sont aussi qualifiés pour les quarts de la FA Cup, plus tard en mars. Pour autant, Guardiola craint une réaction de Chelsea après la claque infligée au début du mois. «Sur le moment, j'étais heureux, mais aujourd'hui, j'aurais préféré ne pas les battre 6-0», confie-t-il. «Je n'aime pas jouer contre une équipe deux fois en si peu de temps, surtout après l'avoir battue. Ce sont des joueurs professionnels et ils feront le nécessaire» pour se reprendre, estime le Catalan. Sarri, lui, croise les doigts.