L'appel à la grève de deux jours lancé par le Collectif des syndicats autonomes a connu une forte mobilisation. Selon les chiffres des syndicats, le taux de suivi, hier, au premier jour de débrayage, a été de 65,31% au niveau national. La protestation se poursuit aujourd'hui dans les écoles au niveau national et des sit-in sont prévus dans les wilayas de Blida, Relizane, Batna et Laghouat. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Pari réussi pour le Collectif des syndicats autonomes. Les six syndicats autonomes ont affiché hier leur satisfaction par rapport à la mobilisation des enseignants autour du mouvement de grève. Et ce, dénoncent-ils, malgré les intimidations et la pression de l'administration. En effet, l'appel à la grève a été largement suivi hier dans les écoles dans les différents paliers. Seuls les enseignants contractuels ont assuré les cours dans de nombreux établissements notamment dans le primaire où ils sont nombreux. La ministre de l'Education nationale a instruit les directeurs d'établissements de garder les élèves dans les classes pendant ces jours de grève. Elle a même proposé à ce que les élèves dont les professeurs font grève puissent suivre les cours dispensés par les professeurs non grévistes. Pourtant, de nombreux établissements n'ont pas pu garder les élèves au sein des établissements. Les élèves ont fait demi-tour dans la matinée au grand dam des parents qui travaillent. Selon Boualem Amoura, porte-parole du Satef, certains lycées dans la wilaya de Aïn Defla ont enregistré des accrochages entre les élèves et les directeurs d'établissements. «Dans certains lycées, il y a eu même des blessés dans les rangs des élèves en raison des violences qui ont eu lieu», a indiqué M. Amoura. Messaoud Boudiba, chargé de communication au Cnapeste, estime que les réunions organisées par la tutelle sont superficielles. Le but, dit-il, c'est uniquement de montrer à l'opinion publique que les portes du dialogue sont ouvertes. «Dans la réalité, il n'y a aucun résultat de ces rencontres», dit-il. D'ailleurs, souligne Boudiba, les représentants de la tutelle chargés des négociations n'ont aucun pouvoir de décision. La protestation du Collectif des syndicats autonomes, poursuit le syndicaliste, «ne s'arrêtera pas tant que la plateforme des revendications ne sera pas satisfaite». Les syndicats revendiquent le maintien du travail de la commission mixte relatif au statut particulier des travailleurs du secteur, le maintien de la retraite proportionnelle et de la retraite sans condition d'âge, l'abrogation définitive de l'article 87 bis (de la loi de finances de 2015) et la création d'une prime spécifique aux corps communs et ouvriers qualifiés, l'application immédiate du décret présidentiel 266/14, l'amélioration de la prime de zone sur la base du nouveau salaire de base et non celui de 1989, et la mise en place de mécanismes qui restaurent l'équilibre et le pouvoir d'achat. Le Collectif a soulevé également des revendications pédagogiques liées à la révision des programmes et méthodes d'enseignement pour les adapter au niveau des élèves, notamment dans l'école primaire, à la diminution du volume horaire à tous les paliers avec la prise en compte de la quantité de travail et des objectifs, ainsi qu'à la protection de l'autorité pédagogique des enseignants. Les syndicats exigent également la levée des entraves aux libertés syndicales et le droit pour les syndicalistes d'accéder à tous les établissements scolaires. S. A.