Les Annabis remettent ça pour le deuxième vendredi consécutif. Ils se sont donné rendez-vous sur le cours de la Révolution, au centre-ville pour renouveler leur refus du 5e mandat du Président sortant. Dès la matinée, des groupes de jeunes et moins jeunes ont, en effet, commencé à rallier cet endroit mythique. Le nombre grossissait au fur et à mesure de l'heure fixée après la prière. « Silmia, Silmia » (pacifique, pacifique), «non au 5e mandat ; c'est un mandat de trop», «Sellal, Ouyahia, Ghoul, Benyounès, Ghediri rentrez chez vous». «Le peuple est seul maître de son destin». «Pouvoir assassin», «ni Syrie ni Libye, l'Algérie sera démocratique», le peuple algérien est pacifique. «Echaâb la yourid Bouteflika oua Saïd » (le peuple ne veut ni Bouteflika ni Saïd). Echaâb yourid isqat Ennidam » (le peuple veut la chute du pouvoir) «Djazaïr Horra dimocratia». Durant plus de six heures, les anti-5e mandat ont occupé les lieux et parcouru la distance séparant le Cours de la Révolution de la plage Chapuis réitérant les mêmes slogans contre le 5e mandat. Vers 16 h, la foule s'est dispersée dans le calme. Une présence policière discrète tout au long du parcours des manifestants. La veille, les journalistes de Annaba ont tenu un sit-in sur le parvis du théâtre Azzedine-Medjoubi pour s'élever contre les pratiques allant à l'encontre de la liberté d'expression et les arrestations arbitraires visant des journalistes. Ces faits ont toujours cours malgré les affirmations des tenants du pouvoir. Ils citent le cas du journaliste Mostefa Bendjama du quotidien local Le provincial interpellé parce qu'il avait participé à la marche pacifique de vendredi dernier. Et par mesure de représailles, il a été empêché de couvrir la visite, ce dernier mercredi, du ministre de la Justice Tayeb Louh, alors qu'il dispose d'une accréditation en bonne et due forme. A. Bouacha