À l'initiative d'un groupe d'étudiants de la localité d'El-Esnam, une marche populaire regroupant plusieurs dizaines de jeunes a été organisée jeudi matin pour "le rejet des élections''. Les jeunes d'El-Esnam se sont donné rendez-vous au niveau de la pompe à essence de la localité où la marche s'est ébranlée pour rejoindre le siège de l'APC à l'autre extrémité de la ville. Tout le long du trajet, des slogans hostiles au système ont été scandés. Sur les banderoles déployées, il était écrit "Pour une transition politique démocratique et pacifique", "Echaâb yourid isqat enedham (le peuple veut la destitution du pouvoir)'', "Pour les libertés individuelles et collectives''. La circulation fortement perturbée sur la RN5 a contraint le cordon de police à détourner les véhicules sur des chemins secondaires. Arrivés devant le carré des Martyrs, les jeunes ont observé une halte et une minute de silence avant de scander de plus belle : "Liberté d'expression", "Ya Amirouche ya L'haoues Djazaïr matchi labass'', "Ni Oujda ni DRS''. Devant le siège de l'APC, les marcheurs ont écouté les initiateurs de cette action qui se sont succédé au micro : "Aujourd'hui, hier et comme depuis 1962, l'Algérie a été très mal gérée. Même au-delà, elle a été gérée par un groupe de la mafia qui n'a aucune humanité, par un système qui a ruiné et déstabilisée la nation par le machiavélisme totalitaire qui est pour eux la seule issue pour faire oublier au peuple ce que le pouvoir en place a commis depuis 62.'' Le collectif des jeunes d'El-Esnam, comme s'est défini ce groupe, affirme : "Conscients que pour sauver l'Algérie de cette bande de mafia, nous devons agir en se mobilisant pour mettre fin à cette corruption et dégager le système en place.'' En prônant le rejet des élections, les jeunes proposent dans leur communiqué rendu public "la constitution d'un gouvernement provisoire afin d'assumer les transitions par l'ouverture d'un débat global libre, sérieux et contradictoire, l'élaboration d'une nouvelle Constitution, l'organisation d'élections démocratiques et la constitution d'une commission de magistrat pour récupérer les biens dilapidés". Enfin, les animateurs de ce mouvement ont réitéré le caractère pacifique de leur action tout en demandant aux présents de rester mobilisés pour cette cause : "Toute lutte pacifique nécessite une mobilisation pour éviter les dépassements... Aujourd'hui, ce n'est pas seulement Bouteflika qui est handicapé, c'est tout le système et nous devons veiller à ce que la transition se fasse de manière pacifique.'' Vers 11h, les jeunes marcheurs se sont dispersés dans le calme en promettant que d'autres actions ne sont pas à exclure pour, disent-ils, "sauver l'Algérie des griffes des éternels tenants du pouvoir.'' H. B Nom Adresse email