Les sympathisants du Parti démocrate italien (PD, centre-gauche) élisent dimanche leur nouveau dirigeant pour affronter la coalition populiste au pouvoir, formée par la Ligue d'extrême-droite et les antisystèmes du Mouvement Cinq étoiles. Le PD est à la traîne dans les sondages depuis sa défaite en juin aux élections législatives, qui ont porté au pouvoir l'alliance entre le Mouvement Cinq étoiles (M5S) et la Ligue anti-immigration. Trois candidats peu connus à l'international sont en lice pour la direction du Parti démocrate. Le favori est Nicola Zingaretti, parfois comparé au chef des travaillistes britanniques Jeremy Corbyn. 35 000 volontaires sont mobilisés pour accueillir les électeurs dans quelque 7 000 bureaux de vote, dont 150 à l'étranger, qui sont ouverts jusqu'à 19H00 GMT. Pour pouvoir participer au vote, les électeurs doivent signer une déclaration de soutien au PD et verser deux euros. Nicola Zingaretti, 53 ans, est actuellement le président de la région du Latium, qui comprend Rome. Ancien membre du Parti communiste italien, membre fondateur du PD en 2007 et ex-eurodéputé, il prône le fédéralisme européen, tout en critiquant les politiques d'austérité sur le continent. Roberto Giachetti, 57 ans, est considéré comme le candidat le plus proche de l'ancien chef du PD et ancien Premier ministre Matteo Renzi. Campant sur des positions plus centristes, M. Giachetti avait été battu en 2016 par Virginia Raggi (M5S) à l'élection pour la mairie de Rome. Maurizio Martina enfin, 40 ans, a été ministre de l'Agriculture dans les gouvernements de Matteo Renzi. Il avait assumé brièvement la direction du PD après la démission de Matteo Renzi l'année dernière. L'un des trois candidats peut être déclaré vainqueur s'il réunit plus de 50% des suffrages. Une conférence du parti départagera sinon les deux candidats arrivés en tête le 17 mars. Les trois impétrants ont exclu toute alliance avec le M5S, qui avait remporté 220 sièges à la chambre des députés en 2018, contre 112 sièges pour le PD. La Ligue avait conquis 123 sièges. La gauche italienne cherche depuis sa défaite à trouver un second souffle. Des dizaines de milliers de personnes sont ainsi descendues samedi dans les rues de Milan pour dénoncer le racisme. Cette manifestation est une réponse à ceux qui ont imposé au pays une politique de «fermeture et d'exclusion», a déclaré au quotidien La Repubblica Romano Prodi, ancien Premier ministre PD. Cette marche anti-raciste et les primaires du PD, tout en étant distinctes, «constituent une réponse aux mêmes sensibilités et inquiétudes», a ajouté celui qui fut également le président de la Commission européenne. Matteo Renzi, qui a voté à Florence, ville dont il fut le maire, s'est refusé d'indiquer où allaient ses préférences. A 44 ans, il reste populaire et a mis en garde contre des querelles intestines, quels que soient les résultats du scrutin.