C'est en présence des membres du conseil de wilaya, des élus locaux, du président de l'APW, des chefs de daïra et des représentants de la presse, que le wali de Annaba, Toufik Mezhoud, a convié les représentants de la société civile notamment ceux des comités de quartiers pour disséquer le mal qui ronge la wilaya depuis des années. Une wilaya qui ne mérite pas la situation dans laquelle elle a été confinée par ceux qui avaient la charge de son développement, sachant qu'elle dispose d'atouts majeurs lui permettant d'être une des meilleures cités non seulement du pays mais du pourtour méditerranéen. Ils avaient gros sur le cœur les représentants des comités de quartiers. Et pour cause, ils n'ont cessé durant plus de sept heures, le temps qu'a pris cette rencontre, de dénoncer le laisser- aller, l'anarchie et l'ignorance de leurs doléances par les chefs de l'exécutif ou leurs proches collaborateurs ayant eu à prendre en charge la destinée de cette wilaya. Les accusations matérialisées par des faits connus étaient graves. Elles concernent des insuffisances dont certaines datent depuis des décennies et qui ne sont pas encore réglées. Le logement, l'eau potable, le transport, les routes, l'environnement, la santé, l'emploi, l'agriculture, la culture, les structures de loisirs… ont été parmi les questions soulevées par les représentants de la population. Le nouveau directeur de l'Office de promotion et de gestion immobilière, installé depuis un peu plus d'un mois, s'est plaint de n'avoir pas trouvé les moyens d'intervention et d'entretien qui devaient en principe servir aux travaux des anciennes cités abandonnées dans un état lamentable par son prédécesseur, ayant rejoint son mentor désigné à la tête de la wilaya de Blida. Le parc immobilier de la wilaya est dans une situation catastrophique (caves inondées, murs qui s'effritent, plafonds et balcons risquant à tout moment de tomber sur les occupants des logements ou des passants…) Pourtant, il s'agit de cités qui ont une moyenne d'âge de moins de dix ans. Il a été également dénoncé le favoritisme et autres passe-droits dans la confection, en août 2017, de la liste des 7 000 bénéficiaires des logements sociaux du chef-lieu de la wilaya. Dans son intervention, le wali Toufik Mezhoud estimant que la démocratie ne doit pas rester un simple slogan mais traduite tous les jours dans les faits, a invité les représentants des comités de quartiers à œuvrer en symbiose et main dans la main avec l'administration pour l'amélioration du quotidien de la population. S'adressant aux membres du conseil de wilaya, il les a instruit d'ouvrir leurs portes aux citoyens et être à leur écoute pour répondre à leurs doléances. «l'Algérie ne peut plus se permettre les erreurs du passé. A nous tous d'aller concomitamment vers le bien de notre wilaya et de notre pays», a affirmé le wali. «Des milliers d'hectares de bonne terre sont à l'abandon. Nous invitons les jeunes à se rapprocher des services agricoles pour bénéficier de parcelles dans le cadre de la concession agricole. Egalement, les locaux relevant des bâtiments de l'OPGI doivent être cédés aux jeunes sans emploi avec un échéancier de règlement qui permettra à ces jeunes de se lancer dans leurs activités. Pour le restant du quota des 7 000 logements de Draâ Errich», il a annoncé le relogement de 1 500 familles durant les prochaines vacances de printemps. L'éternel problème des bidonvilles qui défigure l'antique Hippone, a été évoqué par le chef de l'exécutif qui s'est étonné du nombre effarant de constructions de l'habitat précaire évalué à 5 000 baraques uniquement dans la commune d'El Bouni. Alors qu'il était de moins de 800 du temps où il présidait cette daïra. Pour remédier à cette situation, il a instruit les maires et les chefs de daïra de veiller pour qu'il n'y ait plus de construction illicite. Les responsables de l'OPGI, de l'AADL et du logement ont été chargés d'accélérer le rythme des projets de construction pour mettre un terme à ce phénomène qui nuit à la réputation de Annaba. «Le logement doit aller à celui qui le mérite», a souligné le wali Toufik Mezhoud. A. Bouacha