Confrontée depuis des mois à des perturbations socio-économiques, et même estudiantines récemment, la commune de Sidi Amar a accueilli le wali de Annaba, Toufik Mezhoud. Il s'agissait d'une visite de travail et d'inspection inopinée qui a surpris non seulement les administrés mais aussi les membres de l'exécutif de wilaya et les élus… C'est apparemment ce qu'il fallait pour secouer la léthargie qui caractérise la gestion de cette collectivité locale de près de 100 000 habitants (3e agglomération de la wilaya de part sa démographie). Le wali a pu relever les nombreuses insuffisances, lacunes, dépassements et mauvaise gestion. Et pour couronner le tout, il a également constaté l'absence de la majorité des élus dont le président de l'Assemblée populaire communale (APC). Pour justifier son absence, ce dernier qui a été alerté s'est présenté plusieurs heures après pour tenter de se justifier par une maladie. Ce qui a permis au wali de collecter des informations sur les carences et défaillances dans la prise en charge des préoccupations des habitants. Celles-ci sont diverses en matière d'assainissement, état des routes, voiries, éclairage public, foncier, commerce, jeunesse et sport… d'où la colère difficilement contenue des interlocuteurs du chef de l'exécutif de wilaya. Il y avait de quoi quand on sait que la majorité de la population protestait quotidiennement en dressant des barrages et en perturbant la circulation routière de cette importante zone industrielle où est implanté le complexe sidérurgique El Hadjar avec ses 5 000 salariés. Et pas que, quand on sait que l'université Badji-Mokhtar compose également la population de cette commune avec 45 000 étudiants, 3 000 professeurs et autant de travailleurs. A ce niveau, se pose le problème de l'insécurité pour beaucoup dans la récente affaire d'assassinat de l'étudiant zimbabwéen. Cet aspect a été longuement abordé par le wali qui a discuté avec deux étudiants compatriotes de la victime au siège de la Sûreté de daïra, les assurant de la prise de mesures pour que de tels actes ne se reproduisent plus. A ce propos, il annoncera que les trois mis en cause dans cet assassinat ont été présentés à la justice et placés sous mandat de dépôt. Entassement des ordures partout, déambulation à longueur de journée en zone urbaine de bétail principalement des vaches s'abreuvant de déchets éparpillés dont ceux abandonnés par les marchands illicites de fruits et légumes qui refusent d'occuper les carrés mis à leur disposition au nouveau marché couvert, pour cause d'éloignement du centre-ville. Devant cette situation d'insalubrité totale, le wali a chargé le responsable de l'Epic «Annaba propre» de prendre en charge le ramassage des ordures à Sidi Amar et Chaïba mitoyenne. Autre décision prise sur place par le wali, la régularisation par la Direction des domaines des constructions mitoyennes du complexe Sider et érigées au début des années 1980 sur une superficie de 11 hectares. Avant de prendre cette décision, le wali s'est d'abord assuré que cette superficie ne relève pas de terres à potentiel agricole. A ce propos, il s'est désolé du peu d'enthousiasme rencontré dans l'opération de concession de terres agricoles initiée par la wilaya. Il a, par ailleurs, invité les occupants du bidonville touché par les dernières inondations à s'organiser en comité pour identifier les vrais sinistrés dans le but de les recenser pour bénéficier de logements d'un projet à lancer prochainement. « L'éradication de tous les bidonvilles constitue l'une de nos priorités», dira Toufik Mezhoud. Relevant les prix dérisoires du loyer du patrimoine des communes dont certains locaux sont cédés à 100 dinars/mois, le premier responsable de la wilaya de Annaba s'est montré intransigeant concernant la revalorisation de ce patrimoine mais aussi de l'acquittement des taxes et impôts. «La loi est au-dessus de tous», tient-il à rappeler. L'aménagement des quartiers du chef-lieu et des autres communes de la wilaya, l'éclairage public, l'eau, l'environnement sont les autres préoccupations évoquées par le wali de Annaba. A. Bouacha