En mai 2013, j'écrivais un papier – édifiant, reconnaissaient d'aucuns, parmi ceux qui apprécient la vérité –, dans le but de décortiquer le fameux Mémorandum que Kaïd Ahmed avait adressé aux membres du Conseil de la Révolution, en décembre 1972, quelques jours avant de démissionner de ses hautes fonctions et se positionner publiquement dans l'opposition contre le régime d'alors. Aujourd'hui, le 5 mars, c'est l'anniversaire de la commémoration de sa mort. Quarante-et-une années se sont écoulées depuis. Ma première pensée est orientée vers cet authentique combattant. Ainsi, le militant que je suis, attaché aux valeurs et aux idéaux du FLN de Novembre, je voudrais, en ce jour de recueillement, lui rendre hommage à ma façon, celle qui me commande de le commémorer par ses idées, ses écrits ; bref, par son travail inlassable avec lequel, jusqu'à son dernier souffle, prématurément, pour notre si jeune indépendance en ce temps-là, il «orientait sa voile, appuyait sur le gouvernail, et avançait contre le vent par la force même du vent».(1) En effet, Kaïd Ahmed est passé de vie à trépas le 5 mars 1978 à Rabat, mais «comme un poète qui meurt jeune, tandis que l'homme survit»(2), il demeure encore dans la mémoire des honnêtes gens, comme tous ces «Grands» qui ne cessent d'exister. En effet, il est constamment rappelé aux bons souvenirs des Algériens, lui qui a obstinément dénoncé la corruption, et s'est attaqué aux «sectes» mafieuses qui, en son temps, et par pudeur — cela existait tout de même —, ne s'exhibaient pas avec l'ostentation, affichée de nos jours, pensant avec assurance que l'absolution leur est garantie. Kaïd Ahmed le visionnaire Kaïd Ahmed, que nous évoquons dans cet article est, parmi ces «Grands», bien désigné pour être revisité, avec fierté, lui qui avait l'écrit en affection – ce moyen fort civilisé – et qui était à son époque l'unique dirigeant politique au pouvoir à avoir osé pénétrer ce créneau, en portant un regard critique sur la situation du pays – dont il assumait courageusement une part de responsabilité –, en l'affirmant avec lucidité et en l'examinant, en la pesant, en l'analysant, au moment où la majorité de l'establishment politique aux commandes s'effaçait devant le discours officiel. Absolument, il doit être revisité en ces temps maussades où le vol, la corruption, l'enrichissement rapide et d'autres maux du siècle se perpétuent effrontément, impunément chez nous, jusqu'à être banalisés au quotidien par une campagne médiatique qui nous semble interminable et infructueuse, malgré la volonté des gens de la presse qui s'échinent pour s'acquitter de leur tâche, avec plus ou moins de bonheur. Ainsi, plus de quarante-sept ans après la rédaction de ce fameux Mémorandum, destiné à ses pairs du Conseil de la Révolution d'alors, qu'y a-t-il de changé dans notre pays sur le plan des mœurs politiques, de la gestion des institutions, de la compréhension de la gouvernance au sein des équipes dirigeantes qui se sont succédé durant toute cette période, enfin, sur le plan de la gestion et du fonctionnement de tous les secteurs, en général et de la moralité des dépenses publiques, en particulier ? Les atteintes que dénonçait, hier, Kaïd Ahmed et contre lesquelles il se dressait avec la force du responsable conscient ont-elles disparu de notre culture pour permettre à la jeune génération d'évoluer selon les orientations longtemps serinées dans les manuels de bonne conduite de pays civilisés et du nôtre ? Questions essentielles qui posent, en réalité, un même principe nous incitant à aller au-devant d'un bilan, dont le résultat, hélas, nous annonce un état des lieux déplorable dans tous les domaines et dont nos gouvernants portent la responsabilité pleine et entière, par leur mauvaise gestion, par leur faiblesse, leur silence, voire leur indifférence, quand ce ne n'est pas par leur mépris, purement et simplement. Mais avant d'exprimer notre avis sur la situation que nous vivons aujourd'hui, remontons cette période des années mille neuf cent soixante-dix, pour nous remémorer les mises en garde de Kaïd Ahmed, et reconnaître, de facto, qu'il avait posé avec acuité les questions essentielles, pour prévenir et tenter d'éviter cet état de dégradation qui est le nôtre aujourd'hui. Il s'avérait un bon visionnaire et possédait, effectivement, l'intuition et la clairvoyance du militant patriotique, aimant fortement son pays. Pour étayer ce présent écrit, nous avons tiré des archives — bien présentes, et qui persistent à y être, comme l'œil de Caïn — quelques bonnes feuilles qui nous rappellent ce «fougueux» dirigeant dans ce qu'on appelait alors, en termes qui ne lui convenaient nullement dans la réalité, «les élucubrations de Slimane Klata» ou les «Slimaneries».(3) Franchement, était-ce des élucubrations quand il dénonçait des situations, relativement «audacieuses» pour son époque, même si elles n'avaient pas encore atteint l'ampleur dangereuse que nous vivons aujourd'hui, avec l'insolence et le dédain des transgresseurs, de même qu'avec le détachement et l'impuissance des dirigeants ? Etait-ce des élucubrations quand, aujourd'hui, nous vivons «la totale», dans un climat de délabrement, où de «lourdes soustractions» et d'impressionnantes opérations de corruption font bon ménage avec l'impunité... ? Enfin, était-ce des élucubrations quand il donnait, à ses compagnons du Conseil de la Révolution, une leçon de franchise et d'humilité, en affirmant que «nous avons quelque part échoué», et une autre leçon de courage, en soutenant absolument «qu'il faudrait changer les méthodes de gestion dans tous les domaines» ? D'emblée, il plantait le décor, en abordant ainsi son Mémorandum de valeur historique, pour introduire la situation précaire que vivait déjà notre pays. Il relevait, avec l'audace et la fermeté qu'on lui connaissait, l'état de la nation à l'ombre de contraintes d'«un environnement malsain, pollué par le fonctionnarisme, le carriérisme et le bureaucratisme, tous phénomènes qui favorisaient l'affairisme, les complaisances, le népotisme, les jeux, les manœuvres subalternes et autres maux, dont la conséquence a été le désengagement des cadres existants et la démobilisation politique, désolante, des masses». Il s'exprimait dans le langage honnête, parce que lui-même honnête. Il s'exprimait dans le langage sincère et courageux, parce que lui-même sincère et courageux. Il se montrait haut, il se révélait fort. Il disait vrai et il parlait juste. L'Histoire, l'authentique – comme il nous plaît de la qualifier – lui reconnaîtra inévitablement des déclarations, voire des positions vaillantes que lui seul pouvait prendre face à de «prétendus leaders prédestinés». En effet, Si Slimane criait à qui voulait l'entendre – ce que personne ne peut faire aujourd'hui, dans notre ambiance de lâcheté et de complaisance – et se dressait énergiquement devant cet «effrayant processus d'affairisme révoltant, d'enrichissement éhonté autant que soudain, de corruption systématique atteignant jusqu'au niveau de la superstructure en particulier, qui fournissait l'exemple d'une dangereuse et contagieuse immoralité publique, altérant et dénaturant, en un court laps de temps, l'image du pays du 1er Novembre 1954». Sur un autre plan, alors responsable du FLN, le vrai, pas l'«effrayante copie» actuelle, représentée par de pseudo-responsables suffisants et impertinents, Si Slimane s'élevait obstinément contre ces «rassemblements de foule opérés à grands frais, suscités, moins par un engagement spontané ou réfléchi, que par des services tout dévoués à la personnalité du pouvoir. Ainsi, toutes les acclamations organisées faisaient office d'adhésion trompeuse des masses populaires, dans le même temps où les cadres politiques du pays étaient réduits, bon gré mal gré, à la condition de potiches de décorum». Oui, Kaïd Ahmed est mort, mais il est présent, qu'on le veuille ou non. Et ainsi, on peut répéter cette belle réplique d'un haut dirigeant arabe, qui me disait souvent : «Celui qui produit ne meurt pas.»(4) Si Slimane n'est pas mort, en effet, et ses idées sont toujours là. Elles n'ont pas pris une ride, parce qu'elles sont audacieuses et conformes à la réalité que nous vivons au jour d'aujourd'hui ! Ainsi, sous une belle plume, quelquefois acérée, mais intelligente à souhait, avec un «parler vrai», durant cette époque du discours unipersonnel qui ne souffrait pas la contradiction, il exprimait ce qu'il ressentait au plus profond de lui-même... «Telle est l'image négative d'une situation, tels sont les faits navrants que rien ne peut masquer ni édulcorer en dépit des magnifiques intentions proclamées, des merveilleuses ébauches de réalisations et des investissements toujours plus grandioses. Non, rien ne peut faire que soit contrebalancée la réalité politique et humaine ainsi décrite et qui est toute emplie de vide et d'interrogation angoissée.» Et, il précisait à ses pairs du Conseil de la Révolution. «Eh oui ! dans la mesure où l'on admet qu'une Révolution est un tout indivisible et qu'elle n'est pas une simple affaire de projets, de textes, de statistiques ou de constructions, si colossales soient-elles, peut-être conviendrait-il alors d'évaluer les déséquilibres et les distorsions qui apparaissent entre la dimension humaine qualitative — négligée quand elle n'est pas simplement ignorée — et la mystique quantitative matérielle à laquelle on s'empresse trop souvent de conférer des vertus de panacée.» 47 ans après, la corruption est toujours là..., elle est bien présente Mais de la corruption, il disait, il y a longtemps : «Elle a commencé en haut, et maintenant, elle va prendre tout le corps de la société»... En d'autres termes, il mettait en garde et dénonçait cette allure d'impunité, en alertant avec sa franchise coutumière ses compagnons du Conseil de la Révolution sur les dangers de ce mal qui commençait à ronger «la tête avant d'atteindre le corps de la société», il dénonçait «l'extension effrayante du phénomène de la corruption, non jugulée et non maîtrisable par défaut de rigueur politique, et aussi parce que les multiples réseaux d'affairistes qui l'alimentent trouvent çà et là, à tous les niveaux, des complaisances et des complicités». Inlassablement, prêchant dans le désert, il continuait le combat, en écrivant, en discourant et en conseillant de bonnes recettes pour assainir le climat. N'était-il pas affirmatif quand il lançait face aux jeunes responsables, au Conseil national de la JFLN en 1971, contre cette pathologie dangereuse : «Oui, c'est une gangrène bien présente et qui finira par ronger tout le corps de la société, si rien n'est fait pour l'arrêter.» Mais, à un certain niveau de la hiérarchie, on a fait fi de ses recommandations. Alors, des années après, la corruption et ses effets au sein de notre société, où la «gangrène», comme il l'appelait, a pris bel et bien le dessus... En effet, cette assertion et d'autres affirmations que nous prenons de son Mémorandum datent de presqu'un demi-siècle. Par conséquent, en termes plus explicites, ces positions pertinentes affirmées par ce responsable nous expliquent que la situation commençait à s'altérer, déjà en ce temps-là, pendant qu'à «un certain niveau du pouvoir» l'on claironnait que nous étions les «premiers partout», que notre démarche était au summum de la rationalité et que nos bilans, constamment en courbe ascendante, nous projetaient vers la réussite assurée. Malheureusement, ce n'était pas la vérité car d'aucuns comprennent, aujourd'hui, d'après ces quelques jugements mis entre guillemets, que le ver était déjà dans le fruit. Et Kaïd Ahmed, comme tous les responsables honnêtes et lucides ne pouvait se conformer, sans peine, à une ambiance impure qui nous menait droit vers la déchéance et l'humiliation. Il a donc parlé..., en exigeant une thérapie de choc pour enrayer le mal qui prenait en profondeur et en «hauteur». Il ne désemparait pas car, même devant l'incompréhension d'un «pouvoir», auquel il appartenait, et qui le couvrait d'avanies et utilisait l'acharnement contre lui, il dénonçait courageusement ces pratiques qui tenaient lieu de «mœurs politiques». Ses écrits, ses discours et ses orientations restent d'actualité. Ils restent, pour les véritables nationalistes de ce pays, «une vérité intérieure qui doit être perçue comme le cri du cœur d'un patriote en quête permanente de justice pour le peuple, dont il est issu». C'est dire qu'il voyait juste en abhorrant ce qui continue de se produire, jusqu'au jour d'aujourd'hui, dans un climat qui nous tire dangereusement vers le «précipice» comme il l'avait si bien pressenti et qui se perpétue, sous le regard de responsables «nourris de démagogie outrancière». En effet, Kaïd Ahmed nous montrait obstinément la réalité..., parce qu'il défendait la vérité. Qui, en dehors de lui, a fait son mea-culpa, en déclamant Victor Hugo, qu'il aimait tant : «L'œil était dans la tombe et regardait Caïn ?»(5) Alors, sur les pas de cet Homme de conviction, en ces moments difficiles de déballages médiatiques, qui confirment l'état d'un pouvoir sérieusement transi, ankylosé, bref impuissant..., nous sommes obligés d'aller vers l'évidence et reconnaître qu'il y a péril en la demeure. Cela veut dire aussi que depuis le constat réel de ce leader charismatique, d'il y a quarante-sept ans, nous pouvons encore conjuguer au présent cet amer résultat : «Dar Loqmane ‘ala haliha» (la maison de Loqmane n'a pas changé d'un iota !), comme dit le proverbe arabe. Pis encore, la ferveur des larrons s'est multipliée par un chiffre qu'on n'ose plus évaluer au moment où le système immunitaire est sérieusement endommagé, plutôt détruit par le climat délétère qui s'est instauré en se perpétuant dans tous les rouages de l'Etat et même au niveau de la société, chez ces nouveaux riches — terme gratifiant — pour ces anciens pauvres qui nous rendent la vie encore plus difficile par leurs comportements primitifs. Nous avons échoué..., allons vers un autre régime Nous avons échoué, et il faut le reconnaître ! Comme il faut reconnaître aussi que ce mal, qui nous vient de si loin, s'est accentué ces dernières années, les rendant plus pénibles que les précédentes. Elles sont le théâtre de ratages inimaginables, dans la quasi-totalité des domaines ; des ratages qui s'ajoutent à une situation déjà trop précaire, pour ne pas dire effrayante, pour le devenir du pays. Oui, des ratages — il ne faut pas se cacher la face —, quand du célèbre pharmacien de Sétif, ancien secrétaire général de l'UDMA et 1er président du GPRA, élu au «perchoir» de l'Assemblée nationale en 1962, on vous propulse à cette prestigieuse charge un «troubadour», presque un demi-siècle après, il y a de quoi se taper la tête contre les murs ! Quand également, pour le prestigieux FLN du temps où il était dirigé par de grands militants, Khider, Kaïd Ahmed, Messaâdia et Mehri, on vous impose d'insignifiantes figures, de sinistres individus pour donner le coup de grâce au parti historique qui avait su, en son temps, rassembler sous sa bannière les enfants de la patrie et les mener à la libération du pays Il y a dans cet affront impardonnable matière à ne plus respecter un pouvoir faiseur d'«hommes de pacotille» ! Les exemples en sont nombreux dans les principales institutions du pays. Les citer n'en vaut pas la chandelle, puisque les citoyens, qui n'ont jamais été dupes, les connaissent un à un. Pour ce qui est du vol, de la corruption et des affaires mirobolantes sur le dos de l'Etat, la comparaison avec ce que dénonçait Kaïd Ahmed, avec véhémence, est celle dont un penseur arabe répétait souvent : «Tuer quelqu'un dans une forêt est un crime impardonnable, exterminer un peuple..., il y a matière à réfléchir!...» Aujourd'hui, le vol et la rapine, plus qu'hier, sont effectués à l'aide de «poclain» (pelle chargeuse). C'est dire la différence de sommes et... de prétentions ! Aujourd'hui, de grands pillards et escrocs des temps modernes vivent tranquillement, bien protégés des foudres de la justice, à cause d'atermoiements de notre système bancal et parce que notre justice n'a pas les mains libres. Le proverbe dit : «La faute du troupeau vient du berger», et le berger, chez nous, c'est le système, avec ses «tenants» qui, dans leur satisfaction béate, continuent leur petit bonhomme de chemin en tournant le dos aux complaintes qui viennent de partout, réclamant plus de justice, plus d'équité et, on ne le dira pas assez, plus d'intérêt et d'amour pour l'Algérie qui subit les contrecoups d'une politique au rabais, nous menant droit à la déchéance. Oui, à la déchéance ! N'ayons pas peur des mots quand les maux persistent et deviennent de plus en plus dangereux pour l'ensemble des citoyens qui ne comprennent pas le pourquoi de cette descente aux enfers malgré toutes les potentialités dont dispose le pays. Mais ce constat, tout le monde peut le faire, allez-vous nous dire ! Ce en quoi nous vous répliquerons : nous en sommes conscients ! Nous le savons, puisque nous n'avançons rien qui puisse vous ébahir. Seulement, ce que nous voulons démontrer par-là, c'est cette obstination que nous avons à cacher nos défauts ou, à tout le moins, à les atténuer, et cela depuis trop longtemps. Alors, nous disons – et c'est là le but de notre contribution — ne sont-ils pas suffisants tous ces forfaits pour nous libérer, une fois pour toutes, des entraves et aller vers une gestion intelligente et raisonnable dans tous les domaines, pour instaurer un Etat, sérieux et respectable, dans ce pays qui n'a plus le droit de souffrir de l'incompétence et des incohérences d'un personnel politique en deçà des normes exigées par l'éducation et la morale ? Ne devrions-nous pas aller vers un changement radical, en choisissant en conscience une autre voie, la voie de la raison qui recommande l'adoption d'une nouvelle Constitution qui ouvrira le chemin de la refonte ordonnée de notre système ? Ainsi, le changement radical qui nous est demandé impose non pas un toilettage de façade, mais une action audacieuse, résolue, vers une refonte générale au sein du pouvoir et de la société, une prise de conscience vitale de la nécessité d'un renouveau. Ainsi, nous posons clairement ces postulats, sous forme de questionnements, pour poser les jalons de cette nouvelle «République», pour remplacer de manière ordonnée celle qui agonise sous nos yeux. N'est-ce pas le temps d'aller vers une décision politique historique, comme celle qu'ont prise des Hommes pour tracer notre destin un certain 1er Novembre 1954 ? N'est-ce pas l'instauration d'une nouvelle République – ayons le courage d'y penser et de l'exprimer –, une «IIe République» pour être plus clair, qui bannira la peur de penser, l'étouffement de l'initiative créatrice et la stérilisation intellectuelle dont est affligé le pays ? N'est-ce pas le temps de s'investir totalement pour inciter les capacités humaines du pays à se départir de leur frustration et s'engager fièrement dans une vaste entreprise de renaissance du pays et sa restitution à tous ses enfants, pour ne pas être «victimes d'un triste oubli» ? Enfin, terminons sur cette remarquable conclusion sur laquelle a statué Kaïd Ahmed, il y a plus de quarante-sept ans et qui demeure d'une actualité confondante... Et ce témoignage n'est pas de trop, quand on arrive à cette situation de délabrement, de décrépitude et d'anarchie après cinquante-sept ans d'indépendance et après avoir vécu quelques années d'espoir, durant lesquelles l'Algérie a connu les prémices de son «âge d'or». Il écrivait : «Plaise à Dieu que la raison, la sagesse, le patriotisme et le sens des responsabilités historiques puissent prévaloir en toute hypothèse et contribuer à donner aux mortels que nous sommes la capacité de transcendance et la force d'âme si nécessaires à l'accomplissement d'un devoir sacré qui commande de tout vouer à la sauvegarde, à la permanence des intérêts supérieurs de l'Algérie, de son Peuple et de sa Révolution. C'est là notre vœu le plus fervent.» K. B. Notes 1. Emile-Auguste Chartier, dit Alain est un philosophe, journaliste, essayiste et professeur. 2. Citation de Charles-Augustin Sainte-Beuve. 3. Slimane Klata, le nom de guerre de Kaïd Ahmed. 4. Il s'agit de Yasser Arafat, Leader palestinien. 5. Victor Hugo (La conscience). Pour la consultation par les lecteurs du Mémorandum, dans son intégralité, voir la page Facebook : Kaïd Ahmed.