Le parti Talaiou El Houriyet, de l'ancien chef de gouvernement Ali Benflis, est catégorique : «Le départ immédiat du président de la République et des forces extraconstitutionnelles, comme le demande le peuple algérien en marche, constitue une exigence pour l'ouverture de perspective à la solution de la crise.» Pas moins. De fait, le parti rejette toutes les «offres» du pouvoir contenues dans le message à la Nation le 11 mars. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Dans un communiqué de son bureau politique, réuni hier samedi en session extraordinaire, le parti a, en effet,procédé « à l'examen de la situation politique à la lumière de la marche grandiose du 15 mars 2019 et du rejet catégorique de la lettre à la Nation en date du 11 mars 2019.» D'emblée, le bureau politique dit « saluer la marche du vendredi 15 mars durant laquelle le peuple algérien a rejeté massivement les manœuvres du pouvoir politique en place visant à sauver le régime et spolier le mouvement populaire de son objectif de changement radical du système politique ». Rendant hommage à la forte mobilisation de la population et exprimant sa satisfaction quant à l'attitude des forces de l'ordre, le parti de Ali Benflis qualifie, par ailleurs, de « manœuvre grossière », de «supercherie » et de « coup de force » la lettre à la Nation du 11 mars 2019. « Dont le contenu est à la fois une manœuvre grossière pour sauver le régime et lui permettre de gagner du temps pour se préparer à de futures échéances électorales, et une manipulation pour diviser le mouvement de protestation et le détourner de sa trajectoire politique .» Fidèle à sa ligne, constante depuis sa création en 2014, le parti de Benflis dénonce, sur sa lancée, «la supercherie des forces extraconstitutionnelles qui continuent à attribuer lettres et messages à la Nation à un Président malade, supercherie qui a atteint son paroxysme avec la lettre de présentation de la candidature du Président absent, à son insu, à la plus haute fonction de l'Etat ». De même que le parti dit dénoncer, aussi, « les manœuvres désespérées de ces forces extraconstitutionnelles à travers ce coup de force qui permet au président de la République de bénéficier d'une prorogation du 4e mandat pour une durée indéterminée, en violation flagrante , caractérisée et provocatrice , de la Constitution, faisant fi de la volonté populaire et des revendications du peuple algérien ». Plus explicite encore, le parti démantèlera, point par point, les principales annonces du 11 mars rejetant, au demeurant, le tout « dans la forme et dans le fond ». Pour Benflis, « le pouvoir politique en place, qui continue de feindre de ne pas comprendre le message populaire (…) porte une lourde responsabilité devant le peuple algérien et devant l'Histoire ». Dénonçant également la déclaration du Président français, le parti se dit « étonné que le chef d'Etat d'un pays démocratique exprime son soutien public à un pouvoir politique qui vient d'opérer une véritable rébellion contre la Constitution (…) ». Enfin, et à la lumière des nouvelles donnes sur la scène politique, le parti de Ali Benflis réitère son appel à une union de l'opposition : « Le bureau politique considère que la période cruciale que vit notre pays commande à l'opposition de serrer les rangs pour traduire les aspirations populaires en actions et initiatives visant à concrétiser ces aspirations .» Une union qui demeure toutefois extrêmement difficile à concrétiser et dangereusement menacée par son aspect « inclusif » , y compris des dirigeants de l'ex-FIS… K. A