Dans un communiqué publié samedi 16 mars 2019, le Bureau Politique du Parti Talaie El Hourriyet dirigé par Ali Benflis a indiqué qu'il a tenu une réunion extraordinaire, pour procéder à un examen de la situation politique à la lumière de «la marche grandiose du 15 mars 2019 et du rejet catégorique de la Lettre à la Nation en date du 11 Mars 2019». Après avoir salué la marche du vendredi 15 mars, le communiqué ajoute que «le Bureau politique s'est félicité de la participation en nombre toujours plus important des militants du Parti aux marches populaires pacifiques et leur demande de rester vigilants contre toute provocation et tentative de dévier le mouvement populaire de sa trajectoire pacifique». Aussi, a-t-on relevé «avec satisfaction l'attitude des forces de l'ordre mobilisées à l'occasion des marches et rassemblements, caractérisée par la retenue et une certaine sympathie vis-à-vis des manifestants». Concernant la lettre à la Nation datée du 11 mars 2019, le parti l'a considérée comme «une manœuvre grossière pour sauver le régime et lui permettre de gagner du temps pour se préparer à de futures échéances électorales, et une manipulation pour diviser le mouvement de protestation et le détourner de sa trajectoire pacifique», ajoute ledit communiqué. Aussi, tient-il à «dénoncer, la supercherie des forces extraconstitutionnelles qui continue à attribuer lettres et messages à la Nation à un Président malade, supercherie qui a atteint son paroxysme avec, la lettre de présentation de la candidature du Président absent, à son insu, à la plus haute fonction de l'Etat», indique le même communiqué. Dans ce registre dénonciateur, ledit communiqué met en avant «les manœuvres désespérées de ces forces extra-constitutionnelles à travers ce coup de force qui permet au président de la République de bénéficier d'une prorogation du 4é mandat pour une durée indéterminée, en violation flagrante, caractérisée et provocatrice, de la Constitution, faisant fi de la volonté populaire et des revendications du peuple algérien. Dans le même temps les forces extra- constitutionnelles continueront à manœuvrer au niveau des centres de décision». Pour ce qui est du contenu de la lettre du 11 mars dernier, «le Bureau politique la rejette dans la forme et dans le fond, comme il a rejeté la lettre du 3 mars qui procède de la même veine», précise-t-on, car, selon le même document, il s'agit d'une «manœuvre qui consiste à s'approprier les revendications populaires tout en les dénaturant et en les vidant de leur sens», et ce, tout en «saluant la décision du peuple algérien qui a rejeté massivement les manœuvres du pouvoir. Loin de diminuer la mobilisation et de provoquer des divisions au sein du mouvement populaire, ces manœuvres ont eu l'effet contraire d'amplifier la contestation et de faire l'unanimité contre le pouvoir politique en place». Dans un autre chapitre, «le Bureau politique considère que la période cruciale que vit notre pays commande à l'opposition de serrer les rangs pour traduire les aspirations populaires en actions et initiatives visant à concrétiser ces aspirations». Abordant certaines réactions étrangères, il est ajouté que «les prises de position de certaines puissances sur la situation dans notre pays, le Bureau politique a réaffirmé son rejet de toute ingérence dans les affaires intérieures de notre pays». Se référant dans ce sens à la déclaration du Président français, «le Bureau politique s'étonne que le chef d'Etat d'un pays démocratique exprime son soutien public à un pouvoir politique qui vient d'opérer une véritable rébellion contre la Constitution pour proroger unilatéralement et indûment un mandat présidentiel qui s'achève et ignore que la demande principale du peuple algérien est le départ du régime dans toutes ses composantes». Enfin, pour conclure, le communiqué précise que «le Bureau politique considère que le départ immédiat du Président de la République et des forces extraconstitutionnelles, comme le demande le peuple algérien en marche, constitue une exigence pour l'ouverture de perspectives à la solution de la crise».