Hier, les travailleurs algériens de l'usine algéro-turque Tosyali, complexe de production de l'aciérie et de rond à béton situé au pôle économique de Bethioua, ont observé un arrêt de travail qui a été déclenché par une tentative de suicide d'un de leurs collègues. Un acte qui est venu les conforter dans leur profond malaise qu'ils vivent depuis quelque temps au sein de l'entreprise. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Ils n'en sont pas à leur premier arrêt de travail, le dernier en date a eu lieu dimanche passé où ils ont observé un sit-in pour protester contre les nouvelles mesures prises par leur direction de réduire, nous dit-on, « la durée des contrats entre 3 et 6 mois sans assurance d'être titularisés un jour passant outre toutes les lois du travail ». Hier, comme nous le raconte l'un des employés qui se trouvait sur place « nous n'avions pas décidé de faire grève ce jour-là mais nous étions en discussion entre nous quant à la suite à prendre car on ne peut plus travailler dans ces conditions d'inégalité salariale et contractuelle, entre nous et les 800 employés d'origine turque». C'est alors, explique-t-il, que l'un de leurs collègues un manutentionnaire dans la mécanique, qui auparavant avait revendiqué une clarification de son contrat étant à sa 3e année au sein de l'entreprise et dont le contrat était renouvelé tous les ans, aurait appris qu'au vu de ses innombrables revendications non seulement il verrait son contrat réduit entre 3 et 6 mois mais risquerait même de ne pas être renouvelé. « C'est alors que face à sa situation il a grimpé en haut d'une bâtisse de la société et a menacé de se suicider. Dès lors, tous les travailleurs algériens sont sortis le soutenir et ainsi relancer leur mouvement de protestation». Leur collègue s'est finalement décidé à renoncer à son acte voyant que ses camarades l'avaient rejoint dans la contestation. Sur les 4 800 travailleurs algériens que compte l'usine Tosyali, seuls 350 sont en CDI nous explique, notre interlocuteur, une situation devenue intenable au vu des droits bafoués, explique-t-il. Parmi les décisions prises hier par les travailleurs en grève le retrait de confiance à la section syndicale UGTA « qui ne représente pas nos intérêts, pour l'heure, nous collectons les signatures pour atteindre le quorum qu'exige la loi et procéder par la suite au retrait de confiance», nous dira notre interlocuteur qui précise que l'arrêt de travail se poursuivra jusqu'à la satisfaction de toutes les revendications des travailleurs algériens. A. B.