Au sixième vendredi, la mobilisation citoyenne s'organise et s'amplifie massivement et pacifiquement. Cependant, au fur et à mesure, les rangs se resserrent de plus en plus, sans aucune crainte ou contrainte citoyenne. ce vendredi, au rendez-vous de cet énième appel au mouvement de contestation pour dire non au prolongement du quatrième mandat du Président Bouteflika, pour dire non à l'article 102, mLes populations des grandes agglomérations de la wilaya de Naâma (Mécheria et Aïn-Séfra) ont été,ais pour dire aux tenants du pouvoir « partez tous, laissez l'Algérie aux gens de bonne volonté, aux gens propres ». « Ni Bensalah, ni Bedoui, ni Saïd Bouteflika, ni Lamamra, partez tous, Algérie démocratique, n'est pas une monarchie », «Djeïch- châab, khaoua-khaoua » etc. Ce vendredi donc, une marée humaine de différentes couches a investi pacifiquement les rues de ces villes, pour réclamer le départ imminent du Président Bouteflika et de son entourage, avec des slogans hostiles au pouvoir, des slogans scandés et des écriteaux. Le pays traverse une situation politique inédite, une étape difficile et sensible, jamais égalée depuis l'indépendance. La balle, disent les spécialistes, est dans le camp du pouvoir qui doit céder aux réclamations et revendications des citoyens. Et comment alors continue-t-on à ignorer le peuple ? Et comme l'ont interprété certains : «Le peuple dit : ‘la soupe est salée, le pouvoir répond : il faut changer les cuillères.» C'est, en effet, à chaque sortie des uns et des autres, le même son de cloche résonne partout sous les mêmes slogans hostiles au pouvoir, en une seule voix très élevée : «Non au prolongement du 4e mandat qui veut contourner l'échéance électorale pour permettre au Président de prolonger son mandat » , « système dégage », « laissez la place aux jeunes », et bien d'autres cris. « La peur doit changer de camp», disait le défunt Rédha Malek, c'est-à-dire la crainte citoyenne est dépassée et la balle se trouve dans le camp du pouvoir qui doit obéir à la demande du peuple. « Si le pouvoir est un djebel, le peuple est un volcan», dit un adage de chez nous. B. Henine