Hier, ils étaient nombreux, voire la majorité des manifestants, à avoir répondu aux appels lancés sur les réseaux sociaux quant au retour aux fondamentaux des marches du 22 février, à savoir une manifestation revendicative loin des festivités et bannissant les vuvuzelas et autres instruments chahutant sur les slogans. Au niveau de la place d'Armes, lieu de ralliement de tous les marcheurs, hormis les groupes habituels, des jeunes étudiants, des voisins de quartiers, des amis(es), des familles… un carré se distingue par son organisation, la distribution d'affichettes toutes prêtes imprimées et deux meneurs munis de mégaphones donnant le ton de la marche du moins pour ce carré. Même s'ils n'ont, à aucun moment, laissé paraître un signe montrant leur appartenance à un parti en l'occurrence le MSP, un fait à relever c'est que depuis hier, plus que les autres vendredis, ils ont investi la marche. Toutefois, les autres marcheurs l'ont bien compris et ont préféré rester à l'écart refusant que des partis politique mènent les marches qui sont l'œuvre du peuple. Pour la suite, en plus de l'interdiction des vuvuzela, les voitures et les motos ont également été bannis de la marche. Les slogans étaient suivant l'actualité de la semaine où le chiffre 102 était fortement présent. « Le 102 moitié de la solution la bande doit dégager .» Les marcheurs ont également eu un slogan en disant non à la nomination d'Abdelkader Bensalah pour une « présidence de 45 jours ». L'autre slogan qui a prédominé la marche « Armée-peuple une seule main », tous frères pour une Algérie debout ne cessait-on de clamer. Comme chaque vendredi, les marcheurs ont observé une halte devant le siège du FLN situé au centre-ville, où les appels de « FLN dégage » fusaient de toutes parts et durant toute la marche. Hier, des jeunes ont confectionné une longue banderole accrochée justement à la façade de ce siège où il était inscrit « FLN au musée de l'Histoire ». Toujours au niveau du siège de l'ex-parti unique, d'autres jeunes ont apporté un large carton où ils ont écrit en grand et en large le sigle du parti en invitant les marcheurs à y apposer un mot, une phrase. L'on pouvait y lire la principale revendication « Dégage ». Il y avait également ce carré constitué d'une cinquantaine de jeunes hommes et femmes qui ont choisi une marche silencieuse où seules leurs affiches exprimaient leurs revendications. Toutes demandaient au système de dégager dans sa totalité en appelant le peuple à être vigilant « Non à la séparation entre Algériens ». L'un d'entre eux l'a exprimé à sa façon en brandissant un drapeau à double face l'une avec le drapeau algérien et l'autre avec celui amazigh. Amel Bentolba