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GLOBALIS�, LE CRIME ORGANIS� MENACE LA SOUVERAINET� DES �TATS, SELON LES NATIONS UNIES Un rapport de l�ONUDC �value l�impact s�curitaire de la criminalit� internationale
Une arm�e de l�ombre, dispers�e en petits groupes mais appuy�e par des bataillons en col blanc qui l�aident � recycler ses profits : la criminalit� organis�e est une menace plan�taire, � laquelle les Etats ne peuvent r�pondre que par une�approche globale�, affirme un rapport des Nations unies. �La criminalit� transnationale est devenue une menace pour la paix et le d�veloppement, voire pour la souverainet� des Etats�, a soulign� le directeur ex�cutif de l�Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, en pr�sentant ce rapport � l�Assembl�e g�n�rale � New York, jeudi 17 juin 2010. Car certains r�seaux criminels ont les moyens �d�acheter les �lections, les politiciens, le pouvoir et m�me les militaires�. L�Afrique de l�Ouest � de la Guin�e-Bissau jusqu�au Nigeria � offre des zones de fragilit� institutionnelle propices au transit de la coca�ne sud-am�ricaine, tout comme l�Am�rique centrale, o� les gangs mexicains accentuent leur emprise. Le rapport note �galement le r�le cl� du Venezuela pour les grosses cargaisons maritimes de drogue destin�es � l�Europe. M�me des Etats r�put�s forts semblent d�munis. Avec 70 tonnes, la Russie est le plus grand march� pour l�h�ro�ne afghane, et les stup�fiants y tuent chaque ann�e entre 30 000 et 40 000 jeunes, soit le double du nombre de soldats sovi�tiques tomb�s en Afghanistan durant les ann�es 1980. D�linquants en col blanc, c�est la premi�re fois que l�ONUDC, bas� � Vienne, s�efforce d��valuer en un tableau d�ensemble l�impact s�curitaire d�un ph�nom�ne complexe, qui brasse sur plusieurs continents aussi bien le trafic de stup�fiants que celui des migrants, des armes ou des ressources naturelles, et r�siste aux outils de r�pression habituels. �De nos jours�, rel�ve le rapport, le crime organis� �semble moins concerner un groupe de personnes se livrant � un �ventail d�activit�s illicites� � comme le sont, par exemple, les �mafias� traditionnelles � �qu�un groupe d�activit�s illicites�, qui vont survivre � l�incarc�ration des personnes. Influencer des �lections, des politiciens et m�me des militaires L�ONUDC rappelle toutefois qu�il n�y a pas d�autre choix que l�emprisonnement pour d�manteler des r�seaux toujours plus dangereux, par exemple au Mexique, o� ils pratiquent l�enl�vement et l�extorsion. Les gigantesques gains g�n�r�s par le trafic de stup�fiants (55 milliards de dollars annuels pour l�h�ro�ne, plus de 72 milliards de dollars pour la coca�ne) �clipsent les �petits� profits r�alis�s ailleurs : 3 milliards de dollars (2,42 milliards d�euros) gr�ce aux 140 000 victimes, en Europe, de la traite d��tres humains forc�s � la prostitution ; 2,5 milliards de dollars, en 2009, sur les ventes illicites de bois asiatique en Chine et dans l�Union europ�enne ; 6,6 milliards pour les passeurs des 2,5 millions de migrants qui vont aux Etats-Unis ; ou encore la contrefa�on, notamment de m�dicaments vendus en Afrique et en Asie. En vedette dans les m�dias, les actes de piraterie pr�s de la Corne de l�Afrique ne rapportent gu�re plus de 150 millions de dollars de ran�ons par an � loin du milliard de dollars engrang� gr�ce � des cartes d�identit� ou de cr�dit vol�es. Selon Antonio Maria Costa, �l'action r�pressive contre les groupes mafieux ne permettra pas de mettre un terme aux activit�s illicites si les march�s sur lesquels ils s'appuient restent intacts, notamment les hordes de d�linquants � col blanc � avocats, comptables, agents immobiliers et banquiers � qui les prot�gent et blanchissent leurs gains. L'expansion des march�s noirs est due autant � la cupidit� des cols blancs qu'� celle des groupes criminels organis�s�. Pour l'ONU, la menace n'est pas seulement �conomique. �Les profits tir�s du crime et la menace d'utiliser la force, permettent aux criminels d'influencer des �lections, des politiciens et m�me des militaires�, ajoute-t-il. Selon lui, les pays les plus faibles sont les plus expos�s au risque mais la menace est globale. �Les flux ill�gaux pointent presque tous vers le Nord�, car �les plus grandes �conomies sont les plus gros march�s pour les biens ill�gaux �. Flux de biens et de services et Etat de droit Le rapport insiste sur le fait que, la criminalit� ayant pris une dimension mondiale, il ne suffit pas de prendre des mesures au niveau national, qui ne font que d�placer le probl�me d�un pays vers un autre, mais qu�il faut intervenir � l��chelle mondiale, en se fondant sur la Convention des Nations unies contre la criminalit� transnationale organis�e, adopt�e � Palerme (Italie) en 2000. La criminalit� s�est internationalis�e plus rapidement que les politiques de d�tection et de r�pression. La Convention de Palerme vise pr�cis�ment � adopter des mesures internationales pour lutter contre ces menaces transnationales, mais elle ne suscite souvent que peu d�int�r�t. Les �tats qui sont fermement d�termin�s � lutter contre la mondialisation de la criminalit� devraient encourager ceux qui ne l�ont pas encore fait � appliquer pleinement la Convention. Il faut faire une distinction entre les pays qui ne sont pas dispos�s � lutter contre la criminalit� organis�e et ceux qui ne sont pas en mesure de le faire. Si l��tat ne parvient pas � offrir des services publics et � assurer la s�curit�, ce sont les r�seaux criminels qui s�en chargent. Il faut une application plus �nergique de la Convention des Nations unies contre la corruption, l�adoption de mesures plus efficaces contre le blanchiment d�argent et la restriction du secret bancaire. La coop�ration internationale se d�veloppe et des progr�s sont absolument n�cessaires. La mondialisation a progress� plus vite que notre capacit� collective � la r�guler, et c�est dans ces secteurs non r�gul�s, cr��es par cette dichotomie, que les possibilit�s de criminalit� organis�e se sont multipli�es. Si l�on veut extirper � la racine les probl�mes de criminalit� organis�e, il est essentiel que le flux international de biens et de services soit subordonn� � l�Etat de droit.