Encore une fois, la population s'est mobilisée en sortant par centaines de milliers hier après la prière du vendredi, pour dire comme un seul homme : «Non au système actuel», «Non aux hommes du système», « Non aux 3 B» allusion faite au premier ministre Noureddine Bedoui, au président du conseil constitutionnel, Belaïz et au président du Sénat, Bensalah. Ils étaient en effet, et comme les vendredis passés, des centaines de milliers de citoyens, hommes, femmes , vieux, et enfants, à arpenter les principales artères de la ville de Bouira , drapés de l'emblème national, mais aussi du drapeau amazigh, à scander des mots d'ordre hostiles au pouvoir et au système, mais également, évolution de la situation oblige, de nouveaux slogans qui ont résonné hier comme, «Mabrouk elina, hadhi al bidaya mazal mazal» (ce n'est qu'un début), suite à la démission de Bouteflika, mais aussi, «Chaâb yourid tatnahaw gaâ» (Le peuple veut que vous partiez tous), ou encore «Bedoui berra, Bensalah berra, Belaiz berra», pour rappeler à tous ceux qui jouent la sourde oreille qu'ils doivent partir tous, sans exception. Outre ces slogans , des banderoles sur lesquelles on pouvait lire entre autres : « La lidoustour al eissabat ; nouridou doustour acchaâb» ( Non à une constitution de clans, oui pour une Constitution du Peuple ) ; ou encore «Oui pour une constituante», «Oui pour une 2e République», sont largement déployées, avec des centaines de pancartes qui expriment le sentiment de tout un peuple concernant le vœu de voir tous les symboles du système, à commencer par les Bedoui, Bensalah, Belaiz et autres Bouchareb, partir ; alors que des cris de «Libérez l'Algérie», «Pouvoir assassin», «Ulac smah ulac» (Pas de pardon), allusion faite aux 126 martyrs du printemps noir, «Klitou leblad yassarraqin» (Vous avez pillé le pays, bande de voleurs), fusaient depuis les centaines de carrés qui se formaient dans une procession sans fin , à travers les rues de la ville. En somme, hier, les citoyens, de tous âges étaient unanimes à dire et à affirmer que le mouvement continuera et qu'ils seront toujours là à marcher dans les rues d'une manière civique et pacifique, jusqu'à ce que tous les symboles du «système corrompu et corrupteur», soient dégagés. D'autres encore réclament des comptes en appelant à travers des slogans «les juges à ouvrir des enquêtes, les douaniers à fermer les frontières et aux policiers de se préparer à arrêter tous ces oligarques qui ont ruiné le pays». Cela étant, hier, tous ceux qui étaient sortis dans la rue ne souhaitaient qu'une chose : que tous ceux qui étaient de loin ou de près acteurs durant le règne de Bouteflika, se retirent et laissent la place à la jeunesse qui a décidé de prendre son destin entre ses mains et de décider de son avenir sans aucune tutelle. Y. Y.