La rue grogne toujours à Béjaïa contre le système. Hier en plus de la grève générale à l'appel de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), regroupant 12 syndicats autonomes, qui a paralysé pratiquement l'ensemble du secteur d'activité économique, l'enseignement et l'administration locale ,des milliers de travailleurs sont descendus dans la rue à travers une impressionnante marche pour éructer leur colère contre la volonté des décideurs de maintenir le système par l'intronisation de Bensalah comme chef de l'Etat par intérim. «On a dégagé un Président corrompu depuis 20 ans, ils le remplacent par une autre béquille du même système en poste depuis 26 ans puisque ce même Bensalah, faut-il le rappeler , était à la tête dans la gestion d'une période de transition de 1994 à 1997, comme président du Conseil national de transition (CNT). Les mêmes vieux réflexes se reproduisent», fulmine un syndicaliste manifestant . En effet, plusieurs milliers de travailleurs exerçant dans différents secteurs d'activité économiques et dans la Fonction publique se sont, une nouvelle fois, donné rendez-vous pour battre le pavé avec la même détermination de faire dégager ce qui est qualifié de système voyoucrate ,corrompu et corrupteur en place dans le pays depuis l'indépendance . En défilant à travers les principales artères de la ville de Béjaïa, les manifestants ont repris à tue-tête des slogans exprimant un rejet massif de Bensalah mais aussi du gouvernement conduit par le Premier ministre Noureddine Bedoui . «Bensalah dégage!», «Bedoui dégage !», «Belaïz dégage !», «Gaïd Salah dégage ! », «Libérez l'Algérie», « Honte, honte Bensalah Président !», « Ouyahia berra !» , «FLN berra !» ont été, entre autres, autant de mots d'ordre criés par l'immense procession humaine tout au long du parcours de la marche. Les manifestants ont fustigé la violente répression de la marche des étudiants mardi à Alger par le gouvernement de Bedoui en scandant « Pouvoir assassin !», «A bas la répression ,liberté d'expression !», «Honte ,honte , les voyous au pouvoir , l'intelligence tabassée !». Aux cris de «députés , sénateurs tous berra !», les travailleurs manifestant hier à Béjaïa tout comme les étudiants de l'Université Abderrahmane-Mira lors de leur marche de mardi ont exigé la dissolution des deux Chambres. A. Kersani