Encore une fois , pour un septième vendredi consécutif, la population est sortie massivement dans les rues du chef-lieu de la wilaya Béjaïa pour réitérer l'exigence d'un changement radical du système et non un semblant départ du régime politique. Ce vendredi , le premier week-end depuis la démission de Bouteflika, la mobilisation citoyenne n'a pas faibli d'un iota. Les citoyens des différentes localités de la wilaya ont afflué par dizaines, voire par centaines de milliers vers le chef-lieu de la wilaya pour réaffirmer leur détermination à faire dégager l'ensemble des symboles ayant incarné le système politique en place dans le pays depuis l'indépendance. Une heure après l'entame de la marche observée vers 13h, les manifestants continuaient encore à affluer par milliers à partir des principales artères menant vers la rue de la Liberté, parcours de la manifestation. Dans une ambiance joyeuse et riche en couleurs et surtout avec ces mêmes images empreintes d'un civisme exemplaire, de respect et de maturité politique, l'impressionnante marée humaine constituée d'hommes et de femmes de différentes tranches d'âge, en famille, a entonné en chœur des chants réclamant un véritable changement du système dans le pays. Drapés du drapeau national et de l'emblème amazigh , les manifestants ont fustigé tous les symboles incarnant ce système politique . En plus des slogans observés lors des précédentes manifestations tels «FLN, RND dégage !», «Y en a marre de ce pouvoir !», «Pouvoir assassin !», «Salah Gaïd dégage !», «Ulac smah ulac !», les manifestants ont éructé leur colère également contre les «3B», à savoir Abdelkader Bensalah, président du Sénat, qui devrait, selon la Constitution ,assurer l'intérim de la présidence, Noureddine Bedoui , le Premier ministre qui est aussi présenté comme étant le gouvernement de transition et le président du Conseil constitutionnel,Tayeb Belaïz. «Bensalah dégage», «Bedoui dégage», «Belaïz dégage», ont scandé les manifestants qui ont également brandi des pancartes sur lesquelles était écrit «Pour un gouvernement de transition, pour une Assemblée constituante» «Pour une transition démocratique, non aux alternances claniques», «Ni occidentale ni orientale, pour une Algérie algérienne», «Système mafieux et criminel dégagez !», etc. Venu prendre part à la marche, l'ancien président du RCD, Saïd Sadi, a été prié de décamper par certains manifestants zélés. Aussi,par ailleurs, avant l'entame de la marche vers les environs de midi,un vibrant hommage a été rendu par les manifestants au syndicaliste, Idir Achour, président du CLA, décédé dans la nuit de mercredi à jeudi. Le défunt a été enterré au cimetière de son village natal Ighil Meloulen sur les hauteurs de Tichy en présence d'une foule imposante hier vendredi. Au niveau de l esplanade de la Maison de la Culture de Béjaïa ,avant l entame de la marche, de nombreux intervenants ont tenu à saluer le combat et le militantisme du syndicaliste en faveur des travailleurs, de la démocratie et de la cause identitaire. Il faut signaler également que deux imposantes marches similaires réclamant le changement du système ont été observées ce vendredi à Akbou et Kherrata. A. Kersani