Les jours se suivent et se ressemblent. Hier encore, alors que la ville de Bouira était paralysée par le mouvement de grève suivi par certains secteurs d'une manière totale, comme les Impôts, la Sonelgaz, la Direction du commerce, et d'autres avec des services minimums comme la Cnas, la Casnos, l'ADE, le Trésor, des centaines de fonctionnaires grévistes comme ceux de Naftal, l'ADE, la Casnos, Algérie Télécom, etc., se sont assemblés au niveau de l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zamoum, avant d'entreprendre une longue marche sous les cris de « Yetnahaw gaâ » et « Libérez l'Algérie ». Au même moment, des centaines d'avocats du barreau de Bouira se sont eux aussi rassemblés au niveau de la Cour de Bouira avec pancartes et banderoles écrites en arabe, et sur lesquelles on pouvait lire entre autres «Le peuple source du pouvoir», «Les avocats sont issus du peuple et sont avec le peuple», «La défense est le protecteur des droits du peuple», «Oui pour le départ des gangs», etc. Et avant d'entamer leur marche, les centaines d'avocats ont d'abord chanté en chœur l'hymne national, puis le chant patriotique «Min Adjlika ya watani» (Pour toi ô ma patrie !) mais aussi, «Y'en a marre de ce pouvoir», «Djazaïr horra dimocratia». Tout au long de l'itinéraire qui sépare la Cour du siège de la wilaya, les centaines de robes noires n'ont cessé de scander les mots d'ordre propres au mouvement et à réclamer la chute des gangs et l'instauration d'un Etat de droit et l'activation d'une solution politique. «Nous réclamons le départ de tous ceux qui sont aux postes de responsabilité actuellement et les remplacer par ceux désignés par le peuple », dira un représentant des avocats à la fin de la marche, sur l'esplanade de la Maison de la culture. Pour leur part, les centaines de fonctionnaires qui sont sortis dans la rue hier et qui ont marché avec les avocats sur un même itinéraire, ont, outre, les slogans habituels propres au mouvement tels que «Système dégage», «Bensalah dégage !», «Bedoui dégage », « Bouchareb dégage»!», réclamé le départ de Sidi Saïd de la tête de l'UGTA. Rappelons que dans l'après-midi, l'avocat Maître Mustapha Bouchachi devait animer une conférence dans la salle des spectacles de la maison de la culture Ali-Zamoum. Cependant, une heure avant le début de la conférence, un incident a failli se produire lorsque des agents de sécurité ont essayé d'interdire l'accès au grand public sous prétexte que l'autorisation a été donnée uniquement pour les avocats. Finalement et après près d'une heure d'attente et de tension, les portes ont été ouvertes pour tout le monde. Y. Y.