Le 9e vendredi de mobilisation à Constantine a été marqué par une présence toujours plus grande des manifestants sortis en masse pour réitérer les revendications du peuple face à un dispositif sécuritaire assez visible cette fois-ci. Le point de départ a été la mosquée El Istiklal (Les pyramides) où le cortège a entamé sa marche en scandant « Silmiya Silmiya, haraka wataniya». Encore une fois, les Constantinois ont démontré que leur mobilisation ne faiblit pas «Nous allons continuer jusqu'à la fin» ou encore «La justice doit ouvrir les dossiers de corruption», lit-on sur certaines pancartes brandies par des marcheurs. En effet, ils étaient des dizaines de milliers à envahir les rues de la ville des Ponts pour une manifestation aux couleurs d'une fête nationale où des youyous sont lancés par les femmes dont la majorité ont été drapées de l'emblème national. Ils avançaient par groupes et convergeaient vers le centre-ville où plusieurs rassemblements ont été constatés, notamment devant le Centre culturel Mohamed-Laïd-Al Khalifa. Les flux ont commencé à défiler après la prière , reprenant les mêmes slogans scandés lors des précédentes marches populaires dont «Non à une conférence sous tutelle du système», «Le peuple veut un changement profond» et «Bensalah : dégage». Les Constantinois qui revendiquent le «départ immédiat du système en place »se sont livrés avec joie à leurs chants patriotiques sous l'œil vigilant d'un dispositif de sécurité déployé pour éviter tout dérapage. Mais la maturité a été une fois de plus au rendez-vous, ainsi que la solidarité en voyant des images à couper le souffle. Des jeunes étaient au milieu des manifestants, offrant des bouteilles d'eau minérale, encadrant les carrés des marcheurs et donnant de la voix aux slogans entonnés. A relever également que depuis ces derniers jours, le jardin Benaceur au centre-ville de Constantine abrite des débats ouverts autour des derniers rebondissements du mouvement Hirak lancé le 22 février dernier. Les animateurs ne sont autres que les étudiants, enseignants, syndicalistes, avocats et simples citoyens qui se rencontrent pour débattre et expliquer leurs idées tout en se préparant pour la manifestation du vendredi. Ilhem Tir