Les nombreux journalistes, dont une armada de jeunes correspondants, venus hier � la rencontre du tout nouveau ministre de la Communication lors de son escale constantinoise, sont rest�s sur leur faim. Certains ont m�me �t� incommod�s par les remarques hautaines de l�ex-patron de l�APS, qui semble avoir troqu� d�finitivement son habit de professionnel aguerri des m�dias contre le costume �made in� digne d�un apparatchik du syst�me. �La corporation des journalistes ! Qu�attend-elle du nouveau code de l�information ? Que va apporter ce code de nouveau si ce n�est d�am�liorer certaines choses ? Il y a un code en vigueur, il existe depuis 20 ans et je vous rappelle qu�il est port� par la loi 90-07.� Une riposte plut�t qu�une r�ponse de la part du ministre � une question de journaliste somme toute banale, relative au nouveau code de l�information tant promis par les pr�d�cesseurs de Nacer Mehal � la t�te du d�partement minist�riel de la communication. Il daignera quand m�me l�cher : �Il viendra en son temps. Le pr�sident de la R�publique a pris un engagement public en ce sens et nous allons travailler dessus. Nous allons le r�viser en son temps, dans un climat empreint de consensus et de construction positive, pas avec un esprit n�gatif.� Une d�claration on ne peut plus laconique qui �vacue d�un revers de main une pr�occupation majeure de la corporation dont il est issu. Le contraste est d�autant plus frappant que Nacer Mehal a �voqu� les conditions socioprofessionnelles des journalistes. �Personne ne d�fend mieux que moi les journalistes. La meilleure grille des salaires se trouve � l�APS. La situation socioprofessionnelle des journalistes n�est pas de la responsabilit� du ministre en tant que tel, mais celle de tous. Il y a un secteur public que nous prenons en charge et un secteur priv� qui est interpell� afin d�apporter des solutions aux probl�mes de ses employ�s. Je pars du principe qu�il n�y a pas d�entreprises prosp�res avec des travailleurs pauvres. Il faudra donc se pr�occuper de la performance de l�entreprise, car on n�a plus le droit de frapper � la porte � chaque fois pour demander de l�argent � l�Etat. Il faut bannir cette mentalit�, produire de la richesse et la distribuer. Nous sommes ici en tant que gouvernement, sur instruction du pr�sident de la R�publique, pour produire des choses valables pour le pays et �galement, quelque part, pour apporter du bonheur � notre peuple. Nous sommes tous interpell�s pour faire en sorte que le niveau social des Alg�riens s��l�ve. Il faut revenir au travail, en regardant ce qu�ont fait les autres, la Chine par exemple, car il n�est pas interdit de faire de m�me�, dira-t-il � l�adresse de l�assistance. Ne voil�-t-il pas une r�partie qui �rassure� une corporation qui a, � peine, relev� la t�te de la hantise de la clandestinit� impos�e par l�hydre terroriste et qui se retrouve aujourd�hui prise entre les m�choires d�un �tau : pr�carit� sociale et menace d�emprisonnement pour d�lits de presse ! Autre remarque inopportune du ministre � une journaliste qui s�inqui�tait des voies et moyens envisag�s par la tutelle pour permettre aux imprimeries publiques de recouvrer leurs cr�ances aupr�s de certains titres : �Apprenez votre lexique ! Si vous �tes journaliste, il vous faut �tre curieuse.� Nacer Mehal pouvait bien s�en tenir au fait qu�il est un ministre qui n�interf�re pas dans les affaires internes des entreprises de son secteur. �Etant donn� qu�elles sont totalement autonomes, elles ont toute latitude de recourir aux moyens l�gaux et actes de gestion qu�elles jugent appropri�s�, dira-t-il en substance. Et � l�instar du nouveau code de l�information, l�ouverture du champ audiovisuel attendra elle aussi, puisque la question en serait encore au stade de la maturation. Imiter la Mauritanie serait par contre plus qu�un interdit : un p�ch�.