C�est le th�me qui a �t� trait� lors de la journ�e m�dicale organis�e samedi dernier � A�n-Defla par l�association des diab�tiques Ibn-Khaldoun � l�intention surtout des m�decins g�n�ralistes exer�ant dans la wilaya. Ce fut une journ�e de formation � laquelle quelque 120 m�decins ont particip�. La journ�e a �t� anim�e par des sp�cialistes dont les Dr Hamout�ne, Oukaci, Toua�bia qui officient dans les secteurs public ou priv�. Les Dr Hamout�ne et Oukaci, endocrinologues, activent dans l�association organisatrice qui a � son actif huit journ�es de sensibilisation sur ce fl�au qui prend de plus en plus d�ampleur et touche toutes les couches de la population et tous les �ges. Le diab�te des deux types ne diff�re que par le traitement, insuline ou traitement par voie orale. Le Pr Hamout�ne F. a ax� sa premi�re intervention sur l�ath�roscl�rose chez le diab�tique et le syndrome m�tabolique qui guette le sujet si la prise en charge de la pathologie n�est pas centr�e sur la pr�vention de cette affection � l�origine de la premi�re cause de d�c�s dans le monde � hauteur de 52%. 80% des personnes sont victimes d�infarctus du myocarde, crise cardiaque dans le langage courant, �tant porteuses d�un trouble du m�tabolisme lipidique induisant une mauvaise circulation du sang, voire m�me un arr�t par obstruction de l�art�re par le cholest�rol. En plus de ce dysfonctionnement dans l��puration, le sujet peut conna�tre des facteurs aggravants qui viennent augmenter le risque de faire un IDM grave souvent mortel : facteurs aggravants qui sont entre autres une mauvaise hygi�ne de vie, le diab�te, l�hypertension art�rielle (HTA), le tabagisme et le cholest�rol qui provoque l�ath�rothrombose, arr�t de la circulation au niveau d�une art�re par obturation du fait de l�accumulation et la densification du cholest�rol � un point donn�. Le diab�te �tant d�fini comme une �l�vation du taux de sucre dans le sang, ou hyperglyc�mie, est � la base d�une r�action en cha�ne � l�origine d�inflammations vasculaires. Par ailleurs, on indique que l�hyperglyc�mie induit des risques de maladies cardiovasculaires, sa th�se �tant appuy�e par diff�rentes �tudes qui montrent clairement que l�hyperglyc�mie est pour 18% dans les maladies cardiovasculaires : 13% dans les maladies coronaires, 16% dans les maladies coronaires fatales (causes de d�c�s), 17% dans les accidents cardiovasculaires et 28% dans les maladies art�rielles p�riph�riques. On ajoute que m�me si le sujet atteint du diab�te du type II (traitement oral) arrive � maintenir un certain �quilibre en faisant des efforts, les valeurs lipidiques sont am�lior�es mais elles ne sont pas pour autant normalis�es, et seul l�abaissement du taux de cholest�rol peut diminuer significativement les risques de faire un AVC (accident cardiovasculaire). Le Dr Oukaci a, quant � elle, trait� de l��atteinte du syst�me nerveux autonome au cours du diab�te�, dont la pr�valence augmente avec la dur�e d��volution du diab�te sucr� et le degr� du d�s�quilibre glyc�mique chez le sujet atteint, une atteinte qui peut rev�tir plusieurs formes cliniques, � savoir monon�vrite, multin�vrite, polyn�vrite ou neuropaphie, neurov�g�tative ou autonome. L�intervenante explique que la neuropathie �autonome� peut toucher le syst�me cardiovasculaire, le tractus digestif, les syst�me urog�nital et sudoral. Il faut entendre par �autonomie� les fonctions r�flexes ind�pendantes de la volont�, automatiques. Cependant, le m�decin sp�cialiste explique que la neuropathie autonome est moins fr�quente, souvent asymptomatique (absence de sympt�mes) mais avec des formes plus s�v�res apparaissant sur le tard. Elle peut se manifester par une chute rapide de la tension art�rielle d�s que le patient se met en position debout, explique-t-elle, pouvant donner des signes de malaise, de fatigue, de faiblesse au lever, vertiges, troubles visuels� Cette hypotension (baisse de la tension art�rielle) peut �tre aggrav�e par la prise de certains m�dicaments, apprend-on. Comment d�celer l�hypotension orthostatique (passage de la position couch�e � la position debout) ? L�intervenante fait part � ses confr�res des cinq tests d�Eving et Call. �Une fois le diagnostic �tabli � l�aide des r�sultats de ces tests, agir sur l��quilibre glyc�mique, tensionnel, proc�der au d�pistage des atteintes des autres organes.� L�intervenante conclut en pr�cisant que la complication est fr�quente si on la cherche� Elle peut �tre invalidante et mettre en jeu le pronostic vital, l�atteinte cardiaque, qui comporte un risque �lev� de mort subite. Cependant, il reste le bon �quilibre glyc�mique pour pr�venir ou retarder l�apparition de ces complications. L�autre intervenant dans cette journ�e de formation a �t� le Dr Toua�bia Belkacem, dermatov�n�rologue, qui a expos� le tableau clinique des affections cutan�es li�es au diab�te et les complications qui peuvent en d�couler : infections cutan�es chroniques et pied diab�tique. Le dermatologue donnera l�inventaire des sympt�mes cliniques et des complications chroniques nombreuses et surtout les signes communs qui les caract�risent, complications qui peuvent �tre d�origine infectieuse, �des dermatoses qui peuvent constituer un marqueur de diab�te compliqu� du type II (traitement oral)�. Le Dr Toua�bia rapporte que �3 � 10% des diab�tiques souffriront un jour des pieds, 1/5 seront amput�s mais que la moiti� des amputations peuvent �tre �vit�es� et que �le pied diab�tique est le carrefour des complications de la maladie �. L�intervenant distingue donc deux types de dermatoses fr�quentes au cours du diab�te : infectieuses et non infectieuses. Les non-infectieuses peuvent �tre des marqueurs et annonciateurs de complications macro et microvasculaires, ais�ment identifiables par le praticien. Pour une meilleure efficacit� tant sur le plan de la pr�vention de ces complications que sur le plan th�rapeutique proprement dit, un protocole diab�tologue- dermatologue s�av�re indispensable. Le sujet atteint du diab�te souffre souvent �de douleur li�e � un dysfonctionnement du syst�me nerveux central ou p�riph�rique ou � une l�sion de ce syst�me�, th�me abord� le Dr S. Daoudi, neurologue au CHU de Tizi-Ouzou. L�intervenant explique le processus de la douleur cons�cutive � une l�sion du syst�me nerveux. Il s�ensuit �une activit� anarchique des fibres l�s�es � l�origine de d�charges et une activit� intense des fibres conductrices de la douleur en l�absence de contr�le qu�exercent les grosses fibres nerveuses� qu�il appelle �d�saffection sensitive�. En se r�f�rant � certaines �tudes, faites sur la population d�un pays comme la France, il a �t� �tabli que 6,9% de la population g�n�rale fran�aise souffre de douleurs neuropathiques chroniques et que le degr� de pr�valence varie en fonction de facteurs socioprofessionnels. Toujours selon ces �tudes, il ressort, indique-t-il, que la neuropathie se signale par l�inapp�tence, l�anxi�t�, la d�pression, des difficult�s de concentration, la somnolence, l�asth�nie et les insomnies dans 60% des cas. Une autre caract�ristique de cette douleur cons�cutive � une l�sion nerveuse est qu�en g�n�ral elle reste rebelle aux antidouleur classiques (antalgiques), indique-t-il, ajoutant que l�enqu�te pour poser un diagnostic comporte de grandes questions (interrogatoire + examen clinique). L�intervenant expliquera que l��tude des causes (�tiologie) montre qu�� l�origine de la neuropathie, il y a les actes chirurgicaux divers, les troubles du m�tabolisme (diab�te, par exemple) des causes infectieuses (zona ou sida�) ou les cas relevant de la rhumatologie, la traumatologie, la neurologie, la canc�rologie ou encore les effets secondaires de certains traitements chimiques. Il donne quelques exemples de m�dicaments pouvant causer une neuropathie. Ces �tudes, rapporte le Dr Daoudi, �tablissent qu�un patient diab�tique sur six pr�sente une neuropathie douloureuse. En conclusion, il s�av�re plus que jamais que le traitement du diab�te n�est pas uniquement l�affaire de l�endocrinologue (sp�cialiste du diab�te), mais aussi celle du neurologue sans oublier l�ophtalmologue, le cardiologue, donc une prise en charge pluridisciplinaire, dans laquelle intervient pour une grande part le patient lui-m�me en s�astreignant � une discipline et une hygi�ne de vie des plus saines.