En plein mouvement de grève, certaines universités ont décidé d'un calendrier des examens du deuxième semestre à compter du 18 mai prochain. Les étudiants, qui sont toujours impliqués dans le mouvement populaire en cours, rejettent ce planning et refusent de passer les examens, du moins, pas avant la fin de ce mois de Ramadan. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La semaine dernière, les rectorats des universités qui sont en grève depuis le mois de mars dernier ont affiché un calendrier de rattrapage des cours. La reprise des cours, selon ce calendrier, a été prévue pour samedi dernier. Cependant, la réaction des étudiants ne s'est pas fait attendre. Déchirant cet emploi du temps, ils ont refusé de reprendre les cours affirmant que seuls les étudiants décideront «du sort de leur mouvement». De leur côté, le collectif des enseignants de l'USTHB a publié un communiqué pour dénoncer et condamner «les menaces, les pressions, les intimidations, les basses manœuvres et les vaines tentatives de l'actuel recteur de l'USTHB, qui visent à casser le mouvement légitime de grève des étudiants, afin de faire passer une feuille de route extra-universitaire ». Cette semaine, c'est un calendrier d'examens du deuxième semestre qui a été affiché dans certaines universités et départements. C'est le cas du département d'histoire à l'université de Bouzaréah. Les examens ont été fixés à compter du 18 mai prochain, selon ce calendrier. Une nouvelle fois, les étudiants s'insurgent contre l'administration et refusent de passer leurs examens en cette période de Ramadhan. D'ailleurs, même si le mouvement de grève des étudiants est reconduit chaque semaine, après les votes du week-end, les étudiants écartent toute reprise des cours durant ce mois de Ramadhan. « Ils ont concocté un calendrier qui commence à partir du 18 mai et s'étalera jusqu'à la veille de l'Aïd, ils n'ont même pas pensé aux étudiants qui sont hébergés dans les cités universitaires, comment ils vont rentrer chez eux, le jour de l'Aïd ?», s'insurgent des étudiants qui soulignent qu'ils ne sont pas près de passer leurs examens. Le ministère de l'Enseignement supérieur précise que le calendrier des examens dans toutes les universités relève des missions des conseils scientifiques et des commissions pédagogiques composées essentiellement de représentants d'étudiants et d'enseignants au niveau de chaque établissement. Le calendrier des examens, poursuit-on, ne relève pas des prérogatives du ministère. Le coordinateur du CNES (Conseil national des enseignants du supérieur) a expliqué que ce planning d'examens a été affiché au niveau des établissements ayant repris les cours. « Chaque établissement est libre de décider de son planning d'examens, et les établissements dont les étudiants ont repris les cours après quelques semaines de grève ont affiché des plannings à partir du 16, 18 ou 19 mai prochains », a expliqué Abdelhafid Milat qui a souligné que les étudiants ont refusé ce planning à cause du mois de Ramadhan. « Ils exigent un nouveau planning après l'Aïd» a-t-il indiqué. Selon M. Milat, le problème réside au niveau des établissements qui n'ont toujours pas repris les cours. Le taux du programme du deuxième semestre effectué par ces établissements, dit-il, oscille entre 0 et 10%. La solution, selon lui, c'est de programmer les cours à partir du mois de septembre prochain pour que les examens soient programmés pour le mois de novembre. S. A.