Les étudiants ont entamé un mouvement de grève depuis le mois de mars dernier, en soutien au mouvement populaire. Hier, ils ont tenu des assemblées générales pour décider de l'issue de leur mouvement. Le deuxième semestre touchera bientôt à sa fin. Au moment où le risque d'une année blanche inquiète le Cnes, des enseignants de l'Université de Bab Ezzouar écartent cette éventualité et assurent que les cours peuvent encore être rattrapés. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Abdelhafid Milat, coordinateur de l'une des ailes du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), ne cache pas ses craintes sur le risque d'une année blanche. « Nous sommes à quatre semaines de grève, auxquelles il faut ajouter les deux semaines supplémentaires des vacances de printemps, un cumul qui nous donne neuf semaines de retard, sachant que le semestre compte 24 semaines», a expliqué M. Milat. Selon lui, «la situation est grave». D'autant que, souligne-t-il, les examens de rattrapage du premier semestre qui devaient se dérouler hier, dimanche, à l'Université de Constantine n'ont pas eu lieu en raison de la grève. Selon le coordinateur du Cnes, les étudiants ont le choix entre deux options, à savoir le risque d'une année blanche ou le report du deuxième semestre jusque après le mois de septembre. Et les deux options, dit-il, ne sont pas en faveur des étudiants ni de l'université. «Une année blanche aura des conséquences sur tout le système éducatif et non pas seulement sur l'université », a déclaré M. Milat qui appelle les étudiants à reprendre les cours tout en soutenant le mouvement populaire. « Tous les secteurs soutiennent le mouvement populaire contre le système mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont en grève alors pourquoi l'université doit prouver son soutien à travers un mouvement de grève qui ne fera que la pénaliser ?», s'interroge le syndicaliste. Par ailleurs, dans une déclaration rendue publique, des enseignants de l'Université de Bab Ezzouar écartent ce risque. «Les enseignantes et enseignants de l'USTHB assurent qu'il n'y aura pas d'année blanche et qu'ils seront disponibles pour rattraper le temps pédagogique perdu », ont-ils déclaré. Quant aux étudiants, ils sont aussi catégoriques. « Il n'y a aucune crainte d'une année blanche, car nous avons assuré les cours depuis le mois de septembre jusqu'au mois de mars, ce qui équivaut à 3/4 de l'année universitaire. Nous avons terminé les examens du premier semestre, des universités ont fait grève pendant 4 mois et ils leur ont trouvé des solutions pour éviter une année blanche, car cela aura des conséquences et bloquera tout le secteur de l'éducation », ont déclaré des étudiants. Le recteur de l'USTHB a même proposé un planning des cours pour les vendredis matin afin de pouvoir rattraper les cours. Une suggestion rejetée par les étudiants, pour le moment, qui voient, là, une nouvelle tentative de les éloigner du mouvement populaire et des marches des vendredis. S. A.