Alors que la date-butoir pour le dépôt des dossiers de candidature à la candidature à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain interviendra vendredi prochain à minuit, il est certain que ça ne se bousculera pas devant le siège du Conseil constitutionnel. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils sont quand même 74 citoyens dont trois chefs de partis, à savoir le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), le président du Front El Moustakbel et celui du Front algérien pour le développement, liberté et équité (FADLE) à avoir, jusqu'à jeudi dernier, retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles à la candidature à l'élection de la présidence de la République, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire rendu public samedi. Un nombre en nette décrue par rapport aux plus de 200 citoyens qui avaient fait de même pour l'élection présidentielle du 18 avril écoulé annulée sous la pression de la rue. Une pression qui se poursuit encore et avec plus de vigueur en ce qui concerne le rendez-vous du 4 juillet prochain avec un refus on ne peut plus clair des citoyens, de la société civile, des syndicats, des diverses corporations professionnelles, partis politiques ou personnalités nationales qui tiennent à ce qu'aucune élection ne se tienne sous le parrainage du système en place, notamment le personnel hérité de l'ère du président de la République déchu, Abdelaziz Bouteflika. Un rejet quasi-unanime qui fait que le scrutin projeté pour le 4 juillet est tout simplement impossible à tenir et est sérieusement compromis, et son report ne tarderait pas à être signifié comme ce fut le cas pour celui du 18 avril dernier. Une perspective qui fait que même les deux seuls «gros bras» parmi la pléthore de candidats à la candidature, Belkacem Sahli et Abdelaziz Bélaïd, risquent de ne pas se présenter auprès du Conseil constitutionnel. Le chargé de la communication du Front el Moustaqbal soutenait, hier dimanche, que si l'opération de collecte des signatures des 600 élus ne pose pas problème pour le parti qui en compte plus, il n'est pas sûr, cependant, que Bélaïd dépose le dossier. Raouf Mammeri soutient que c'est au bureau national du Front que reviendra la résolution finale y afférente, une instance en session ouverte qui se réunira la veille ou le jour de l'expiration des délais de collecte des signatures pour décider. Il est fort possible que le Front el Moustaqbal réédite le coup de mars dernier quand, à la toute dernière minute, il avait décidé de geler la candidature de son président, ayant flairé l'annulation des élections du 18 avril dernier. La même attitude attentiste est de mise chez le secrétaire général de l'ANR. S'il se dit confiant quant à sa capacité à réunir les 600 paraphes d'élus locaux, ceci même si le parti n'en compte que 280, des élus d'autres partis et autres indépendants auraient consenti à le parrainer, Sahli n'écarte pas de geler sa candidature. Le bureau national du parti se réunira la veille de l'expiration des délais constitutionnels de collecte des signatures pour décider. Une instance exécutive qui, rappelle notre interlocuteur, avait émis des «préalables comme le départ du président de l'APN et celui du Premier ministre et la mise sur pied d'une commission indépendante d'organisation des élections. Des mesures qui objectent d'accompagner le mouvement populaire dans ses doléances», estime le secrétaire général de l'ANR. Et parce que ces préalables sont loin d'être satisfaits, il est fort probable que Sahli renonce à sa candidature. Ceci dit, et en dehors de ces deux candidatures en vue et dont la défection est plus que probable, l'on voit mal le reste des candidats à la candidature, totalement anonymes et inconnus quand certains ne sont pas tout simplement des «plaisantins» que bien de médias, notamment des chaînes de télévision offshores en mal de «scoops», prennent en charge. Il reste le cas Ali Ghediri qui, même s'il n'a pas retiré les formulaires de souscription y afférents, tient à sa candidature à l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Pour le général à la retraite, son dossier de candidature pour les élections avortées du 18 avril dernier et qu'il avait déposé auprès du Conseil constitutionnel est valable pour le prochain scrutin présidentiel, estimant qu'il n'est pas tenu de retirer et de faire signer les formulaires de parrainage. Ghediri crie à qui veut bien l'entendre que son dossier est «ficelé et est au niveau du Conseil constitutionnel», lui qui estime qu'il est «anormal que je retire de nouveau les formulaires de parrainage puisque j'ai rempli toutes les conditions liées à l'élection présidentielle et mon dossier est prêt». Pour lui, l'annulation des élections du 18 avril dernier est «illégale et anticonstitutionnelle», appelant, dans ce sens, ceux qui ont pris cette décision à prendre en considération tous les dossiers déposés auprès du Conseil constitutionnel pour les besoins de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. M. K.