Jamais la machine judiciaire dans la wilaya de Sétif n'a tourné à plein régime que ces derniers jours où plusieurs fonctionnaires ont été soit entendus, placés sous contrôle judiciaire ou carrément incarcérés. Ainsi après l'arrestation et l'incarcération du directeur général du Centre hospitalo-universitaire de Sétif pour passation de marchés douteux et acquisition d'appareils médicaux non conformes au cahier des charges et dilapidation de deniers publics , la chambre des mises en accusation près la cour de justice de Sétif a décidé de placer également sous mandat de dépôt la secrétaire générale et le président de la commission des marchés du même établissement qui étaient auparavant sous contrôle judiciaire et ce, pour les mêmes griefs. Notons que dans le même contexte, le parquet d'Aïn-Oulmane avait décidé du placement sous mandat de dépôt de la directrice de l'hôpital d'Aïn-Oulmane, de l'économe et d'un fournisseur en fruits et légumes ainsi que la mise sous contrôle judiciaire de dix autres personnes dont quatre cadres de cet établissement en attendant la fin de l'instruction et ce, pour mauvaise gestion et dilapidation de deniers publics. A El-Eulma, le juge d'instruction avait décidé, il y a quelques jours, de l'incarcération du conservateur foncier d'El-Eulma et de la mise sous contrôle judiciaire d'un notaire et ce, pour faux et usage de faux et falsification dans des actes officiels. Avant-hier, c'était au tour de l'ex-conservateur foncier de Sétif d'être placé sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur près le tribunal de Sétif qui a ordonné également la mise sous mandat de dépôt de deux fonctionnaires de la Conservation foncière de Sétif en compagnie d'un courtier en immobilier et ce, pour détournement du foncier, faux et usage de faux dans des actes et livrets fonciers de plusieurs parcelles de terrain situées dans la localité de Guedjel. L'opération mains propres entamées par les services de sécurité et de la justice dans la wilaya de Sétif a également touché le secteur des ressources en eau où l'ex-directeur, muté il y a quelques jours à Bouira, a été placé sous mandat de dépôt en compagnie d'un chef de service de la Direction des ressources en eau de la wilaya de Sétif pour malversations et faux et usage de faux dans les dossiers d'octroi des permis de forage. Le secteur de l'enseignement supérieur de la capitale des Hauts-Plateaux n'a pas été épargné lui aussi par les enquêtes policières. A cet effet, trois directeurs de cités universitaires au niveau du Pôle universitaire Mohamed-Lamine-Debaghine (les cités 4-5 et 6 d'El-Hidhab) ont été écroués, mercredi en fin de journée, en compagnie d'un fournisseur en viandes par le magistrat instructeur de la 2e chambre près le tribunal de Sétif pour passation de marchés douteux et non conformes au cahier des charges pour la fourniture des cités universitaires en viandes rouges et blanches. Quatre chefs de service de la restauration de ces cités universitaires ont, quant à eux, étaient placés sous contrôle judiciaire en attendant la fin de l'enquête qui vise actuellement tous les contrats de fournitures des autres produits. Plusieurs autres dossiers de malversation, dilapidation et détournement touchant de nombreux secteurs et directions de la wilaya de Sétif sont entre les mains des enquêteurs des différents services de sécurité. A cet effet, et selon un communiqué de presse émanant du procureur général près la cour de Sétif et dont une copie nous a été adressée, plusieurs enquêtes préliminaires dans des affaires de malversation, corruption et autres délits répréhensibles ont été ouvertes dont sept concernant des présidents d'Assemblées populaires communales et qui ont été renvoyés devant des magistrats instructeurs hors juridiction puisque les édiles jouissent du privilège de juridiction, privilège qui se rattache à leur fonction au moment des infractions qui leur sont reprochées. Le maire est au terme de la loi un officier de police judiciaire (OPJ) ; par conséquent, lorsqu'il doit être jugé, il y a une procédure spéciale à suivre. Toujours selon le communiqué du parquet général de Sétif, sept autres affaires ont été transmises par les services de sécurité aux ministères publics près les tribunaux de juridiction qui les ont renvoyées devant les magistrats instructeurs. Ces derniers ont décidé du placement sous mandat de dépôt pour certains prévenus et le placement sous contrôle judiciaire pour d'autres. D'autres affaires de malversation sont en cours d'instruction. Selon le communiqué, en vertu de la loi et notamment le respect des procédures pénales qui imposent le secret de l'instruction et pour protéger toutes les preuves matérielles et indices compromettants, ces investigations sont menées par les services de la police judiciaire sous la direction des procureurs de la République dont dépend la compétence juridictionnelle de chacun et connaîtront leur épilogue juridique au terme des enquêtes. Imed Sellami