Rappelé à Dieu le Tout-Puissant en ce mercredi 5 juin 2019, Fouad Boughanem, le grand frère attachant et immensément généreux, s'en est allé ! C'est une colonne porteuse du journal qui rompt brutalement. Le Directeur du Soir d'Algérie laisse l'image indélébile d'une force tranquille pétrie d'humilité, de respect et d'altruisme sans égal. La nouvelle est tombée comme un couperet, jetant le froid dans la corporation et les amis(es), brisant brutalement ce lien fraternel qui nous liait à cet homme au regard et sourire de chérubin. Il avait comme alter ego, le silence et la sagesse ! En dépit de sa maladie, il voua au journal toute son énergie. 48 heures avant son décès, et après des échanges téléphoniques précédant chaque envoi, je venais de lui envoyer un deuxième papier avec photos sur la communauté algérienne en France et l'entretien avec Benjamin Stora dont il était si ravi, lui réservant un espace à la Une. Deux semaines auparavant, il n'avait pas jugé utile de publier une interview d'une avocate, pourtant célèbre en Algérie. Trop médiatisée, occupant tous les supports communicatifs, selon lui, il parviendra à me convaincre sans coup férir. Il accueillera avec bienveillance les articles pertinents. Derrière le Directeur à la carrure imposante, se cachait un homme de cœur. Pendant toutes ces années passées à ses côtés au journal, il se révélera comme un farouche défenseur de l'Algérie souveraine et prospère. Membre fondateur, il souscrira au principe de l'égalité des chances en déblayant le terrain aux jeunes recrues que nous fûmes. Son côté protecteur impartial lui conférait une grande estime, lui qui préfère l'ombre à la clarté délétère. A grand peine, il porta le journal, comme un militant le flambeau de la vérité, au milieu des ténèbres. Il aura inscrit par sa vaillance et ses peines, les belles lettres que porte «le droit à l'information». Souffre mon Cher Fouad, que je sauvegarde nos messages interposés comme mémoire indéfectible de notre grande Amitié. Repose en paix, grand frère de la liberté de pensée! «A Dieu nous appartenons, à Lui nous retournons.» Omar Haddadou