Chaque œuvre raconte une histoire ! Certaines, comme Jardin des femmes, sont tellement longues qu'elles peuvent remplir un livre. En 2017, la jeune artiste et poétesse Azar rencontre une femme au festival itinérant Racont'Arts qui s'est déroulé à Aït Ouabane, en Kabylie, cette année-là. Cette villageoise a beaucoup de choses à raconter. Son histoire et son visage se retrouvent aujourd'hui dans le tableau Jardin des femmes de l'exposition de dessins «Par Azar», de l'artiste Azar à la galerie d'art algéroise Ifru Design. Autodidacte, Kenza Djouama, de son nom d'artiste Azar, a commencé son chemin artistique dans la peinture à l'huile, elle qui était déjà passionnée par la littérature, la poésie et le surréalisme, ce mouvement aussi bien littéraire qu'artistique. Née dans une famille d'artistes, cette enfant du quartier algérois côtier, Bologhine, avait, dès l'enfance, connu et vécu l'art à travers, notamment, la voix de chanteuse et la poésie de sa mère, sa première source d'inspiration. De sa mère, elle a aussi hérité l'amour de la nature. Enfant de la ville, Azar, dont le nom signifie «racine» en langue amazighe, aimait toutefois fuir le milieu urbain et ses bruits pour se réfugier dans la peinture. Avec le temps, elle découvre aussi le dessin à l'encre de Chine. «Le besoin que je ressens de dessiner des branches et des racines est vital ; la femme et la vie, j'aime les honorer dans mes dessins», explique-t-elle. Dans ses œuvres à la galerie Ifru Design, l'homme, surtout la femme, sont souvent en fusion avec les racines et les arbres, comme un prolongement naturel l'un de l'autre. Les dessins réalisés à l'encre de Chine (noir) sur du blanc, sont enjolivés de rose ou d'un camaïeu de couleurs. Comme elle nous l'avait expliqué elle-même lors du vernissage, cette exposition est comme un «retour aux racines». C'est aussi, pour Azar, un hommage à l'Algérie, son pays, son histoire, sa culture et à la femme algérienne, source de tant de fierté éternelle. Les œuvres d'Azar sont vivantes ! «Renaissance des esprits quand parle le dessin», nous dit un extrait du poème accompagnant cette très belle exposition. Chaque rencontre laisse une impression. «J'aime conserver les belles âmes par l'encre et le papier.» L'expo «Par Azar», à la galerie Ifru Design au Télemly, restera ouverte jusqu'au 19 juin 2019, au bonheur des belles âmes. Kader B.