La journée de jeudi a été, une nouvelle fois, très chargée en matière d'informations en provenance de la justice. Deux des fils de Melzi, ancien directeur général de Club-des-Pins, sont sous mandat de dépôt, son épouse est en liberté provisoire, l'enquête autour des fils d'Ouyahia et de Zoukh se poursuit au tribunal de Sidi-M'hamed à l'heure où la Cour suprême fait savoir que les poursuites sont officiellement enclenchées contre Ould Abbès et Barkat. Amar Ghoul et Boudjema Talai ont, quant à eux, officiellement renoncé à leur immunité parlementaire et il faut, par conséquent, s'attendre à les voir se diriger à leur tour vers la Cour suprême. Affaire Melzi On en sait un peu plus sur la nouvelle affaire ouverte mercredi dernier au tribunal de Sidi-M'hamed. Le parquet a publié ce jeudi un communiqué annonçant la mise sous mandat de dépôt de plusieurs personnes impliquées dans l'affaire de l'ex-directeur général de Club des-Pins. Le texte rendu public ne fournit pas de détails sur les tenants et les aboutissants d'un des plus gros dossiers du moment ; mais il fait savoir que les personnes placées en détention, douze en tout, sont poursuivies pour malversation, activités douteuses, dilapidation de deniers publics et corruption. Deux fils de Melzi figurent parmi les personnes envoyées à El-Harrach, alors que l'épouse du principal concerné a été placée en liberté provisoire. La même source indique que les personnes incarcérées sont des employés de la résidence d'Etat, ils sont sept, ainsi que les cadres de deux entreprises publiques que dirigeait Melzi. Une directrice de banque a, quant à elle, été relaxée. Ce qu'il faut savoir aussi est que l'affaire Melzi a débuté en fin d'après-midi de mercredi et n'a pris fin que vers trois heurs du matin, pour le premier groupe concerné, car d'autres personnes, environ une trentaine, attendaient leur tour au sein du tribunal. Ahmed Ouyahia, son fils ainsi que celui de l'ancien wali d'Alger Abdelkader Zoukh figuraient également parmi les présents. Les auditions se sont d'ailleurs poursuivies tout au long de la journée de jeudi. La fin de l'enquête devrait donner lieu à la publication d'un nouveau communiqué, comme il est de tradition depuis un moment. L'opinion est notamment en attente d'informations relatives à des ressortissants étrangers, des Emiratis, convoqués dans la même affaire. Des sources proches du dossier laissent entendre qu'ils ont été présentés en tant que «suspects». Amar Ghoul renonce à son immunité parlementaire La nouvelle était inattendue : l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports a fait savoir au président du Conseil de la Nation ce jeudi qu'il renonçait officiellement à son immunité parlementaire précisant que, par sa démarche, il signifiait «se mettre à la disposition de la justice» qui a officiellement entrepris la réouverture du dossier de l'autoroute Est-Ouest. L'annonce en a été faite il y a dix jours par la Cour suprême. Le Conseil de la Nation a actionné sans tarder la procédure de levée de l'immunité parlementaire après qu'une demande lui eut été adressée par le ministre de la Justice. Bizarrement, et à quelques jours de la conclusion de cette procédure, le vote à main levée de la levée de son immunité, Amar Ghoul s'est résolu à renoncer de lui-même au privilège qui lui avait évité jusque-là de confronter le procureur de la haute instance judiciaire. Le nom de Amar Ghoul figure également dans une liste d'anciens ministres et hauts responsables convoqués pour d'autres affaires par la Cour suprême. Boudjema Talai aussi L'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjema Talai, a lui aussi décidé de renoncer à son immunité parlementaire, a fait savoir ce jeudi le Bureau de l'Assemblée nationale. Le texte publié indique que le député « renonce volontairement à son immunité parlementaire afin de permettre à la justice d'exercer ses missions constitutionnelles». L'institution devait statuer définitivement sur son cas ce 1er juillet suite à une demande introduite dernièrement par le ministre de la Justice. Le nom de Boudjema Talai figure dans plusieurs affaires de corruption sur lesquelles se penche la Cour suprême. Ould Abbès et Saïd Barkat La procédure judiciaire visant les deux anciens ministres est officiellement enclenchée, a annoncé la Cour suprême ce jeudi. Ould Abbès et Saïd Barkat sont poursuivis en tant qu'anciens ministres de la Solidarité et pour des charges très lourdes, à en croire des sources proches du dossier. Il s'agit notamment de dilapidation de deniers publics, de falsification de documents visant à accomplir des activités officielles de corruption et abus de fonction. Sénateurs dans le tiers présidentiel, les deux hommes ont fait savoir, il y a quelques jours, qu'ils renonçaient à leur immunité parlementaire. Ould Abbès n'est pas le seul membre de sa famille à être ciblé par la justice. Son fils, Omar Skander, a été incarcéré, il y a quinze jours, suite à une décision du juge d'instruction de Chéraga qui le poursuivait pour des faits liés à la criminalité. Le même jour, le procureur de la Cour de Tipasa a également annoncé avoir émis un mandat d'arrêt international à l'encontre d'un deuxième fils d'Ould Abbès, El-Ouafi. La Cour suprême confirme les peines visant Ouyahia, Sellal et Amara Benyounès Les procédures judiciaires s'enchaînent. Ce jeudi, la Cour suprême a confirmé les décisions prises par le juge d'instruction de la même institution à l'encontre des prévenus incarcérés dans le cadre de l'affaire Haddad. Il s'agit d'Ouyahia, Sellal et Amara Benyounès. Elle a également confirmé les mises en liberté provisoire de Abdelghani Zaâlane, ancien ministre des Transports et des Travaux publics, ainsi que de l'actuel wali d'El-Bayadh. Les concernés sont notamment poursuivis pour corruption, octroi d'indus avantages, de passation de marchés publics et de contrats contraires à la législation, de dilapidation de deniers publics, d'abus de pouvoir et de fonction et de conflit d'intérêts. Abla Chérif