Cette semaine s'annonce riche en activité juridique. Des hauts responsables de l'Etat comparaîtront aujourd'hui et demain, devant le juge de la Cour suprême, dans le cadre d'enquêtes sur des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics. En effet, l'opération main propre pour lutter contre la corruption s'accélère. De hauts responsables de l'ère Bouteflika, dont le nombre dépasse les 400 personnalités sont désormais, inquiétés par la justice. Aujourd'hui, d'anciens ministres et l'ex-wali d'Alger seront auditionnés par le juge d'instruction de la Cour suprême. Il s'agit de l'ex-ministre des Finances Karim Djoudi et l'ancien ministre des transports Amar Tou, qui seront respectivement entendus par le juge de cette haute instance judiciaire, séparément. Le premier Karim Djoudi sera auditionné à 9h00, alors qu'Amar Tou sera interrogé à 14h00. L'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul dont le nom est lié au scandale de l'autoroute Est-Ouest, devra quant à lui comparaître, demain lundi 16 juin 2019, devant le juge d'instruction près la Cour suprême, en compagnie de l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Selon des sources juridiques, ces deux hauts responsables sont accusés notamment d'«octroi d'indus avantages à autrui», et «abus de fonction». Zoukh avait comparu pour la troisième fois, en compagnie de l'ex-premier ministre Ahmed Ouyahia, devant le juge d'instruction près du tribunal de Sidi M'hamed, le 09 juin dernier, dans l'affaire de Mehiedine Tahkout patron de TMC. La procédure de levée de l'immunité parlementaire contre le député du FLN, ex-ministre du Transport Boudjema Talai a été entamée hier, par la commission des Affaires juridique et administratives de l'Assemblée populaire national (APN), à la demande des autorités judiciaires. Elle permettra l'engagement des poursuites contre cet ancien ministre dont le nom figure dans la liste des symboles du gouvernent impliqués dans les affaires de corruption. La levée de l'immunité parlementaire dure plusieurs mois, mais le député concerné peut, de son propre chef, renoncer à son immunité pour se mettre à la disposition de la justice et éviter ainsi l'humiliation d'un vote secret à la plénière de l'APN. Deux sénateurs, Saïd Barkat et Djamel Ould Abbès sur lesquels pèsent des présomptions de corruption, au moment où ils étaient à la tête du ministère de la Solidarité et de la famille, ont renoncé à leur immunité. Jeudi, le tribunal de Chéraga avait placé un fils d'Ould-Abbès en détention provisoire pour corruption et émis un mandat d'arrêt contre son deuxième fils, en fuite. Ould Kaddour interpellé Par ailleurs, l'ex-PDG de la Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour, a été interpellé à Tlemcen par les services de la gendarmerie nationale, vendredi 15 juin en début d'après midi. Connu pour sa proximité du clan Bouteflika, Ould Kaddour, avait été limogé en avril dernier. A peine deux mois plus tard, l'ordre vient d'être donné de procéder à son arrestation à Tlemcen. Poursuivi déjà en 2017 pour «divulgation d'un document classé secret-défense», mais cette fois à l'instigation de l'ex DRS, Ould Kaddour avait écopé de trente mois de prison ferme. Cependant, le nom de l'ex-ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb qui s'est réfugié, il y a quelques mois au Liban, se pose également dans la liste des hauts dirigeants liés aux affaires de corruption. Bouchareb sera convoqué à comparaitre à la Cour Suprême. La justice s'apprête à émettre un mandat d'arrêt international contre Abdeslam Bouchouareb pour pouvoir l'entendre sur les différents chefs d'inculpation retenus contre lui. Bouchouareb risquerait de rejoindre les anciens ministres et Premiers ministres détenus depuis quelques jours à la prison d'El-Harrach pour de lourdes accusations, dont celle de dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir et octroi d'indus avantages dans des marchés publics.