Pour ce dix-neuvième vendredi de manifestation contre le système, la mobilisation citoyenne était au rendez-vous à Béjaïa. En effet, la marche observée hier, dans les rues de Béjaïa avec le même mot d'ordre en faveur d'un changement radical du régime, a été impressionnante. Des milliers de citoyens, venus de toutes les communes de la vallée de la Soummam et de la région du Sahel, ont afflué vers le chef-lieu de la wilaya pour réitérer l'exigence du départ de toutes les figures du système corrompu et la mise en place d'une véritable transition démocratique. Rassemblés sur l'esplanade de la Maison de la culture, les manifestants ont commencé à battre le pavé vers 13h30. L'immense foule a vite pris possession de la rue de la Liberté sur plusieurs kilomètres. Les manifestants, drapés du drapeau national et de l'emblème amazigh, scandant des slogans hostiles au pouvoir, avançaient lentement vers le centre-ville . Tout au long de la grandiose manifestation de plus de trois heures, des slogans, réclamant la rupture radicale avec le système actuel et la construction d'un Etat de droit, résonnaient en boucle. Les manifestants se sont montrés déterminés plus que jamais à en finir avec le régime pour la construction d'un vrai Etat de droit. Lors de ce 19e acte de mouvement populaire, de nombreux slogans fustigeaient le chef d'état-major de l'armée, tout en demandant le départ du gouvernement Bedoui et du président de l'Etat par intérim. Tout au long de la manifestation, la foule a également dénoncé l'arrestation de nombreux manifestants pour port du drapeau amazigh, symbole de l'identité millénaire du peuple algérien. Les marcheurs qui ont brandi massivement l'emblème amazigh aux côtés du drapeau national ont exigé la libération immédiate des manifestants incarcérés pour port de l'emblème amazigh. Il convient de signaler que, comme le rassemblement observé par les robes noires mercredi dernier à l'intérieur de la cour de Béjaïa, une marche populaire pacifique appuyée par une grève des commerçants dans la matinée de jeudi a été organisée par un collectif de la société civile de Beni-Maouche pour réclamer également la libération des manifestants arrêtés pour avoir brandi l'emblème amazigh. A. Kersani