La communauté universitaire de Béjaïa ne baisse pas les bras. Hier, pour ce dix-septième mardi depuis plus de quatre mois de révolte, plusieurs centaines d'étudiants, accompagnés par les enseignants et les travailleurs de l'Université Abderrahmane-Mira, ont réinvesti la rue avec la même détermination pour faire entendre leur voix et exiger le départ du régime et, par la même occasion, réclamer la libération des détenus arrêtés vendredi passé pour avoir brandi l'emblème amazigh à Alger et d'autres wilayas du pays. La manifestation estudiantine s'est ébranlée vers 11h30 à partir du campus universitaire Targa-Ouzemour pour arpenter les principales artères de la ville de Béjaïa. Tout au long du parcours, les manifestants, drapés de l'emblème national et amazigh, ont repris en boucle leurs slogans habituels. La procession humaine s'est dirigée vers le siège de la cour de Béjaïa pour observer un rassemblement en signe de dénonciation de l'arrestation des manifestants ayant déployé l'emblème amazigh lors de la 18e marche hebdomadaire de contestation du régime et exiger leur libération. Devant l'instance judiciaire de Béjaïa, la foule de manifestants a scandé des slogans dénonçant ce qu'elle qualifie de «justice aux ordres». La manifestation s'est dispersée dans le calme . Il convient de signaler également qu'un vaste mouvement de mobilisation en faveur des détenus est observé dans plusieurs localités de la wilaya pour réclamer leur libération immédiate. A. Kersani