Certes, il n'a pas eu la renommée suffisante pour être placé sous les feux de la rampe et être plus connu, mais il faut reconnaître qu'il était un gardien de but à l'énorme potentiel estimé à sa juste valeur par de nombreux clubs de l'élite comme le CRB, l'USMA et le MCA qui ont tant cherché à l'enrôler. Lui c'est Azzedine Larouci, le keeper «volant» du MB Tablat de la division 2 des années 80 et 90. Malgré une taille moyenne pour un dernier rempart (1,75m), Azzedine avait une présence rassurante et était réellement dur à battre. Avec une technique nettement au-dessus de la moyenne, il aurait, selon les techniciens et observateurs de l'époque, gagné le galon d'international s'il avait opté pour une équipe pensionnaire de l'élite. Souplesse, détente, concentration à toute épreuve, Azzedine rayonnait sur ses coéquipiers et adversaires. Avec une hygiène de vie irréprochable et exemplaire en tous points, il prolongera sa carrière jusqu'à l'âge de 45 ans (avec Mohammadia). Aujourd'hui, âgé de 57 ans, l'ex-gardien de Tablat continue d'avoir le football à fleur de peau, puisqu'il entraîne les gardiens de l'ESMD (Dar-el-Beïda) qu'il encadre avec sa longue expérience et son habileté pédagogique. C'est avec amabilité qu'il a voulu se rappeler au bon souvenir des amoureux de la balle ronde. L'entretien mérite le détour. Jugez-en. Le Soir d'Algérie : Que devient Azzedine Larouci. Azzedine Larouci : A bientôt 57 ans, je n'ai pas pour autant quitté le terrain, c'est une passion qui continue de m'absorber réellement. Depuis près de huit ans, j'entraîne les gardiens de but de l'équipe fanion de l'ESMD Camp-Nord de Dar-el-Beïda. J'ai eu à entraîner également les gardiens seniors du CRBD, CRBBK, MB Hammadi. Aussi, je continue à passer les différents stages. Pouvez-vous nous rappeler votre parcours sportif ? C'est durant la saison 79/80 que j'ai débuté ma carrière à l'IRB Khemis-el-Khechna. De 1982 à 2007, à l'âge de 45 ans, j'ai porté les couleurs de la sélection militaire, du MB Hammadi, MB Tablat (2e division), du Mouloudia d'Alger durant 2 mois, CRB Dar-el-Beïda, WO Boufarik (2e division), ESMD, MB Hammadi et NB Mohammadia. On se rappelle que durant la fin de saison 87/88, alors que vous faisiez le bonheur du MB Tablat, pensionnaire de la division 2, vous avez refusé des offres sérieuses du CRB et de l'USMA. Pourquoi ? Effectivement, j'ai été près de signer officiellement au CRB et à l'USMA qui m'ont sollicité par le biais du regretté Haraigue et Abaza. C'est au tout dernier moment que je me suis ravisé. J'ai dû retourner à Tablat, car les dirigeants de l'époque à qui je vouais beaucoup de respect et de sympathie m'ont fait bénéficier d'un appartement et ont payé un hadj à mon père, qui du reste, a tenu que je sois reconnaissant et reste à Tablat. Rabah Messaoudi, votre ex-coéquipier à Tablat et ami d'enfance à Dar-el-Beïda, a pratiquement eu les mêmes contacts, au même moment... C'est vrai, lui a finalement été pris par le MCA. Vous avez failli également porter le maillot du MCA. Pourquoi n'êtes vous pas resté au Mouloudia ? J'ai passé plus de deux mois à m'entraîner au Mouloudia où je pensais sincèrement rester, notamment après avoir laissé une bonne impression . C'est le regretté entraîneur Kermali, Allah yarrahmou, qui en a décidé autrement. Ne regrettez-vous pas d'avoir raté une grande carrière qui vous tendait pourtant les bras ? Quelque part si, car en restant à Tablat, j'ai énormément perdu au plan sportif. Car en toute modestie, j'aurais pu espérer même une carrière internationale. C'est le mektoub, il faut l'accepter et je ne regrette pas d'être resté à Tablat, où je me rend régulièrement et où, au plan humain, j'ai tout gagné et ce, jusqu'à aujourd'hui. Une appréciation sur le niveau de nos gardiens de but actuels ? Il y en a qui sont bons à l'image de M'bolhi, indiscutable ces dix dernières années, Doukha, Merbah, Zeghba... Mais, il faut reconnaître que les anciens, comme Kaoua, Cerbah, Drid, Gaouaoui, Bougherara, étaient plus costauds et plus matures. Quelles sont les chances de l'EN à la CAN qui se déroule actuellement en Egypte ? Je dirais que le niveau des équipes pratiquement est presque le même. Ce qui peut provoquer de réelles surprises. L'EN a elle aussi la possibilité d'émerger. C'est ce que je lui souhaite de tout cœur. Votre plus beau souvenir en tant que joueur ? Mon match référence joué en 87-88 et perdu 1-3 contre l'USMA à Bologhine est encore gravé dans ma tête. Ma prestation à Blida, où nous avons battu 1-0 l'équipe locale restera, elle aussi, un souvenir impérissable. Votre plus mauvais souvenir ? De n'avoir pas signé au CRB, à l'USMA ou au MCA. Entretien réalisé par Abdenour Belkheir