Que devient Meziane Zaghzi ? Formé à l'ITS Ghermoul en tant qu'éducateur sportif par la DJS Alger, promo 97, j'occupe le poste d'entraîneur des jeunes catégories du CA Kouba. Aussi, j'ai dirigé cette saison, en parallèle, la formation senior de Tessala El Mardja qui vient d'accéder la régional 1. Quel a été jusque-là votre itinéraire sportif ? C'est durant la saison 73/74 et au sein de l'école de football où j'avais comme entraîneur Boualem Amirouche. J'ai poursuivi ma carrière chez le club voisin du CAK où j'ai évolué de la catégorie minime à celle des juniors première année sous la férule des entraîneurs Hamid Djelane et Hocine Maariche. C'est en 1980 que j'opte pour le CRB, je joue chez les juniors avec lesquels je remporte sous la coupe de Djelloul Beztout, deux titres de champion national, avec le privilège de quelques participations en équipe fanion avec l'entraîneur Mohamed Maouche. C'est Mokhtar Kalem qui à vrai dire me donna la réelle chance. Junior 3e année, il m'alignera régulièrement en seniors. Avez-vous souvenir de votre baptême du feu ? Buteur attitré de l'équipe junior avec Nacer Bouiche qui a évolué par la suite à la JSK, je prends part au derby algérois CRB-MCA joué au stade du 20-Août. Lors de ce match gagné par 3-1 par le CRB, j'inscrits le 3e but, après avoir été à l'origine d'un penalty et d'une passe décisive exploitée par Ighili . Depuis cette prestation, mon intégration s'est faite aisément. Vous restez jusqu'à quand au CRB ? Jusqu'en 85. Entre-temps, il était question que je signe soit au RCK soit à la JSK. Je passe une saison 84/85 au MB Tablat sous la direction des entraîneurs Rabah Saâdane et Noureddine Saâdi et aux côtés du regretté Bouaïchaoui, Aoulmi, Boulahdjilet, Saâdedine, Layachi, Bourbala, Kesraoui... De 86 à 97, je porte les couleurs de l'ASO, du CRB (de 88 à 90), de l'USMB, de l'US Marsa (91 à 93) de l'E Sour El Ghozlane, de l'ESM Koléa et enfin du CAK. C'est au sein de cette dernière formation que je tire durant la saison 96/97 ma révérence. Peut-on connaître votre palmarès ? Je compte avec le CRB, deux titres nationaux en junior, avec Bouiche, Neggazi, Zerrouki, Benyoucef, Ouachek, Ouchen, Zerouati... En senior et avec le CRB toujours, j'ai pris part à deux places au podium (2e en 81/82 et 3e en 83/84) et une accession (retour à la division une en 88). J'ai été international junior sous la férule de Noureddine Saâdi et Hacène Lalmas et espoir avec à la clé le titre de meilleur buteur du tournoi de Toulon avec 5 buts. J'ai également décroché mon galon d'international B mais également A avec Rabah Saâdane aux côtés de Cerbah, Drid, Menad, Bencheïkh, Merzekane, Sadmi, Benkhalidi, Bentayeb...Avec l'ENA, je comptabilise environ 5 matchs avec une première participation lors du match joué contre la Mauritanie comptant pour les éliminatoires de la CAN. J'ai par ailleurs pris part à une dizaine de matchs amicaux avec l'EN A tant en Algérie qu'à l'étranger. Votre meilleur souvenir ? La période passée au CRB constitue dans sa globalité le meilleur souvenir de ma carrière. Le Chabab a été pour moi une réelle deuxième famille. Votre plus mauvais souvenir par contre ? C'est au CRB que je l'ai également vécu, avec cette blessure à l'épaule contractée en 89 lors du match CRB-OM joué au 20-Août et remporté par la plus petite des marches grâce au but inscrit par Kohil. Une blessure qui a nécessité une intervention chirurgicale et plus de deux mois de convalescence. Quel est l'entraîneur qui vous a le plus marqué ? J'ai eu énormément de respect pour Djelloul Beztout qui a été mon entraîneur junior et qui a formé les Bouiche, Menad, Neggazi, Yahi. C'est un éducateur aux compétences et aux qualités humaines reconnues par tous. Mokhtar Kalem qui m'a mis dans le grand bain en senior, m'a lui aussi considérablement marqué. Le dirigeant ? Les regrettés Tidjani, président du MB Tablat, et directeur général à la présidence. Abderrahmane Ramoul et El Hadj Cherak respectivement SG et président du CRB ainsi que Mustapha Berkia SG de l'ASO, resteront à mes yeux de réelles références. Si j'ai davantage aimé le football, c'est surtout grâce à leur aide et leur soutien. Vous venez de prendre part à un tournoi de vétérans à Chlef. Quel effet cela vous a fait de retrouver vos anciens coéquipiers de l'ASO ? Un moment de joie intense. A Chlef, je n'oublierai jamais les liens tissés avec les Meksi, Bouhalla Megharia, Belgherbi, Meghraoui, Naceri, Azza, Meksi, le regretté Bouhaddi Abdellah, Hamouni, Sehaïlia.... C'est à Chlef que j'ai permis à l'ASO de battre grâce à mes buts le CRB et surtout la JSK qui était resté sur 17 matchs sans défaite. Quel est l'arbitre référence à vos yeux ? Je citerai entre autres, les regrettés Bendjahane et Mimoun, Bounaza, Hansal, Lacarne, Sandid, Bergui, Medjiba et Koussa. Votre joueur modèle ? J'avais un réel faible pour Abdesslam Bousri du MCA, Nacer Guedioura de l'USMA et Belkacem Bedjaoui du RCK mais aussi pour le regretté Hocine Benmiloudi du CRB. Meksi de l'ASO et Yahi du CRB étaient les stratèges qui forcaient mon admiration. A l'étranger, l'Italien Paolo Rossi, avec qui j'ai des traits de ressemblance semble-t-il était de loin mon préféré. Que vous a apporté le football ? Il m'a permis de me faire un nom de m'aguerrir et de forger ma personnalité. En jouant au football, j'ai connu beaucoup de monde des différentes couches de la société et j'ai énormément voyagé. Le football m'a également fait aimer mon pays et développer en moi l'esprit nationaliste, moi qui suis né en France et n'ai jamais cherché à avoir la double nationalité. Matériellement, le football ne m'a été d'aucune utilité. J'ai juste bénéficié de la formation d'éducateur sportif rendue possible grâce au louable geste des ministres Aïssaoui et Derouaz. Si c'était à refaire ? Je le ferai avec la même passion. L'argent ne sera comme avant pas mon souci premier. Quelles étaient vos principales qualités sur le terrain et en dehors ? Présence physique et opportunisme et excellent jeu de tête. Dans ma vie de tous les jours, je reste un réel bon vivant. Vos défauts majeurs ? Je reconnais être quelqu'un de nerveux tant sur le terrain qu'en dehors. Je ne suis tout de même pas méchant, même si je suis une boule de nerfs qui évolue à 2000 à l'heure. Quelle est la première qualité que vous appréciez chez l'homme ? La sincérité. Le défaut que vous détestez le plus ? L'abus de confiance et le mensonge. Quelle comparaison faites-vous entre le football de votre génération et celui de ces dernières années ? C'est durant la réforme sportive que le football algérien a passé sa période la plus faste. Il faut reconnaître que l'apport et l'implication des anciens du FLN, à l'image des Mekhloufi, les frères Soukhane, Zouba, Benfaddah, Maouche, Aribi... ont été pour beaucoup dans la bonne conduite du football de l'époque. De nos jours, il est regrettable de constater une certaine marginalisation des anciens. Un quelconque passe-temps favori ? L'entraînement constitue pour moi, certes un gagne-pain mais aussi une réelle passion, un réelle passe-temps favori. Plat de cuisine préféré ? Le couscous de ma région de Sidi Aïch et de la Dechra Thinebdher où existe une grande zaouia. Etes-vous branché politique ? Ça ne m'intéresse pas. Je veux rester sain d'esprit et de cœur. Comment voyez-vous les chances de l'EN en Afrique du Sud ? Je félicite Rabah Saâdane qui m'a entraîné à Tablat. Il faut du bon boulot, il faut lui faire confiance. Il est à sa troisième participation à la phase finale d'une coupe du monde. Pour ce qui est de l'équipe nationale, je dira qu'elle est condamnée à battre la Solvénie pour espérer une suite intéressante. Si elle perd au coup de start, elle ne pourra jouer que pour l'honneur.