La semaine a été pénible. C'était déjà dur que le remplacement de Bouchareb au perchoir d'une Assemblée obsolète, discréditée et désormais dérisoire, occupe les devants de l'actualité politique. Aussi pénible que le néo-chef du FLN ambitionne d'accéder au poste mais ça, on pouvait s'en accommoder. Il n'y a pas grand monde pour en faire vraiment un problème. On ne peut pas vraiment se soucier de qui va présider une institution dont les Algériens veulent dégager tous les occupants pour envisager une vraie Assemblée dans de vraies élections et avec de vrais candidats qui deviendront de vrais représentants. Mais voilà, on a quand même eu pire que ce qu'on attendait. Enfin, le pire on ne sait plus vraiment mais c'est tout de même un indicateur. La semaine a été pénible. Jamais un discours du chef d'état-major de l'armée n'a été aussi inquiétant. Anathèmes agressifs, menaces assez nettes et option jusqu'au- boutiste qui n'augurent rien de bon. On voudrait bien partager les lectures béatement optimistes de quelques «observateurs» pas forcément alignées sur les choix des nouveaux décideurs mais il est difficile de voir dans ce discours autre chose que ce qui y est clairement exprimé. Surtout pas une «sortie de fin de règne», comme certains l'ont suggéré. La semaine a été pénible. Cette propension à demander un «geste de clémence» pour libérer les détenus d'opinion pose un vrai problème. D'abord cette évidence : on ne demande le pardon que pour des gens coupables et le faire pour Lakhdar Bouregaâ et pour les jeunes condamnés pour avoir brandi l'emblème amazigh est une deuxième… condamnation ! Non messieurs, l'officier de l'ALN et les jeunes manifestants ne sont coupables de rien du tout. A ce titre, seules la solidarité politique agissante et les positions de principe sont les bienvenues. Ce sont même les plus efficaces et les exemples ne manquent pas pour montrer que là où il y a eu mobilisation et détermination, ça a toujours fini par payer. La semaine aurait pu être moins pénible. Dans un pays où les raisons d'être heureux sont si rares, ce qu'est en train d'accomplir la sélection nationale de football en terre égyptienne est tout simplement formidable. Bien sûr, on peut encore ergoter sur «le foot opium des peuples», sur le risque de lâcher la proie pour l'ombre et de céder à la «diversion» mais on ne va pas refaire les Algériens parce qu'on a l'ambition de refaire l'Algérie. Les Verts sont en demi-finale de la Coupe d'Afrique et ça fait le bonheur des Algériens. Le reste peut se discuter, comme ces dérapages en terre… française qui ont terni l'ambiance avec cette famille qui a été endeuillée par l'inconscience criminelle d'un supporter. Vraiment triste. S. L.