L'immense Cairo-Stadium ressemblait, en bien de détails, au Surelere, au stade international de Lagos qui accueillait la finale de 1980 entre le Nigeria, pays organisateur, et l'Algérie, sélection émergente qui avait, deux ans plus tôt, arraché l'or des JA d'Alger aux Green Eagles. Ce jour, les Verts avaient essuyé l'une des plus corsées de leurs défaites du football algérien en phase finale de la CAN. Depuis, des décennies se sont écoulées, des confrontations ont eu lieu entre les deux pays et des générations de footballeurs, moins talentueuses peut-être mais toujours si ambitieuses, se sont succédé. Le décor a aussi changé, le duel d'hier s'étant joué chez la plus titrée des nations africaines et devant des gradins pratiquement acquis aux hommes de Belmadi. Que demander de plus, sinon une autre grande performance des camarades de Feghouli ? Sans Atal, c'est vrai, la sélection algérienne a accompli ce qui lui était demandé. Attendre et mettre la pression sur l'adversaire, se créant des occasions. Beaucoup même lors d'une première mi-temps de rêve. Au détail près et dès les premiers instants, l'Algérie a obtenu quatre opportunités. Une première lorsque Belaïli sollicite en profondeur Bounedjah dont la reprise de la hanche manque le cadre (6'), alors que le monde croyait (criait) au but. Puis, sur un coup franc de Bennacer, repris d'une tête décroisée de Bensebaïni au-dessus (16'). Bounedjah reviendra à la 28', en se présentant, sur une nouvelle passe en profondeur de Belaïli, seul devant le gardien Akpeyi, lequel gagne son duel. Le malheureux attaquant algérien poussera même le libéro nigérian Omeru à lober son propre gardien, le cuir s'élevant plus haut (36'). Viendra alors le tour d'Ekong, l'autre axial des Super Eagles, de détourner le centre-tir de Mahrez dans ses propres filets (40'). Mahrez Executor ! L'Algérie passe devant et Rohr, le technicien franco-allemand du Nigeria, n'avait pas encore trouvé la solution. Difficile face à un stratège de la dimension de Belmadi qui a demandé à ses hommes de quadriller le terrain en occupant les espaces, ceux les plus sensibles en particulier les couloirs. Là où les Nigérians avaient les meilleures armes. Mais Belmadi n'avait pas prévu que la VAR soit derrière l'égalisation que Musa et compagnie n'ont pu obtenir par le jeu. Un tir anodin d'un joueur nigérian atterrit dans le bras droit de Mandi sans que personne s'en rende compte. Sauf les gardiens du temple qui solliciteront le referee gambien pour signaler la faute. Le penalty accordé est transformé par Ighalo (72'). Mais les dieux du stade étaient algériens. Après deux balles de match manquées par Feghouli, dont le tir s'est envolé au-dessus puis le bolide de Bennacer qui ricochera sur la transversale, le futur joueur du Milan AC provoquera un coup à la limite des 18 yards. On jouait les ultimes secondes de cette étouffante demi-finale continentale lorsque le capitaine des Verts expédiera le ballon sous l'équerre gauche des bois d'Akpeyi, boom-but. L'Algérie est en finale. Dix mois après avoir touché le fond. Merci et à vendredi contre le Sénégal. Un autre grand d'Afrique pour une nouvelle «révolution». M. B.