C'est un vendredi pas comme les autres que celui d'hier qui coïncidait avec la finale de la Coupe d'Afrique où notre équipe nationale de football devait affronter en soirée, le Sénégal. Et le moins qu'on puisse dire de la marche d'hier est que les yeux, pardon, l'esprit était braqué vers l'Egypte. N'était l'engagement de tout un peuple pour le mouvement populaire depuis le 22 février et sa forte détermination quant au départ du système et tous ceux qui le symbolisent n'était cet engagement sans faille, l'importance du match d'hier ainsi que la canicule estivale de ce mois de juillet, auraient eu raison du mouvement. Mais, que non ! Malgré tous ces aléas, des milliers de personnes, jeunes, vieux et même des familles, étaient au rendez-vous. Et pour la marche d'hier, même les familles des détenus du mouvement, issues de la wilaya de Tizi-Ouzou, avaient décidé d'être de la partie aux côtés des familles des détenus de Bouira, afin que ces familles ne se sentent pas seules. Un geste fort apprécié par les milliers de citoyens qui étaient présents hier à la marche et qui ont longtemps scandé : «Libérez les détenus, libérez Bouregaâ» mais aussi, «Dawla madania, machi 3askaria», «Djazair Horra Dimocratia» et autres « Système dégage !» avec toutes les figures qui l'incarnent comme Bedoui, Bensalah et même Gaïd Salah. Cela étant, et comme chaque vendredi, l'emblème national et celui symbolisant l'identité amazighe étaient brandis côte à côte, avec des banderoles et des pancartes réitérant les principales exigences du peuple, notamment l'application de l'article 7 de la Constitution, qui stipule que «le peuple est la source de tout pouvoir», l'exigence d'une indépendance réelle de la justice et des élections libres et démocratiques. La marche s'est déroulée dans le calme sous le regard discret des policiers. Y. Y.